L’année 2021 sur le plan économique a été marquée par le Plan de relance, la fin du programme des fonds européens pour la période 2014-20 mais aussi par la flambée des prix du carburant. La création de la SAFER, la réélection de Carine Sinaï-Bossou à la CCIG et l’élection surprise de Vernita Chérubin à la Chambre des métiers sont aussi des temps forts.
250 millions d'euros pour soutenir l'économie guyanaise
250 millions d'euros de soutien pour les entreprises, l’accord régional de relance entre l’État et la Collectivité Territoriale de Guyane a été signé en mars 2021. Un accord suite à la crise sanitaire, économique et sociale afin de pallier les effets du ralentissement de l’activité économique. En clair, 250 millions seront engagés dans l’économie locale pour venir en aide aux secteurs les plus touchés après la crise sanitaire. Il s’agit selon les autorités de contribuer à « l’aménagement durable du territoire pour répondre aux défis de la croissance démographique, améliorer la compétitivité des entreprises, accompagner leur transition écologique et soutenir la croissance verte, de répondre aux besoins en santé des habitants, lutter contre la précarité et renforcer la cohésion sociale. »
Avec le fonds de solidarité pour les entreprises, ce sont déjà 71,6 millions d’euros qui ont été versés à 5 900 entreprises guyanaises pour traverser la crise. Le plan France Relance profite également au territoire puisque des investissements pour la rénovation thermique des bâtiments de l’État (60 projets retenus) et pour la rénovation des réseaux d’eau et des stations d’assainissement (8 projets identifiés) ont été décidés.
Parmi les projets soutenus : la construction d’un nouveau Centre d’Exploitation et d’Intervention à Saint-Laurent du Maroni, la rénovation énergétique des bâtiments scolaires du second degré (lycées et collèges), le confortement des berges du marché municipal de Grand-Santi, l’aménagement de la liaison routière Maripasoula – Papaïchton et la mise en place du réseau public d’assainissement des eaux usées du village de Balaté.
Des projets privés également vont bénéficier de ces fonds : six au total, de la production d’électricité, à la valorisation de produits agricoles ou encore de sciage de bois tropicaux.
Des fonds européens arrivés à terme
Le comité de suivi Inter-Fonds s'est tenu en décembre à la Collectivité territoriale. Un rendez-vous annuel afin de faire le bilan des fonds européens utilisés. Ce comité régional de suivi Inter-fonds est créé pour assurer le pilotage stratégique des fonds européens structurels et d'investissement. Au total pour la période 2014-2020, l’enveloppe générale est de 779 millions d’euros pour la Guyane.
Elle est répartie comme suit : 447, 2 pour le FEDER, 146,4 le FSE, 153,4 le FEADER et 32 le FEAMP. Ce sont 586 millions qui sont d'ors et déjà programmés. Le FEDER (le fonds européen de développement régional) est le programme mobilisant le plus de crédits : 300 millions. Autre fonds européen mobilisé le REACT EU (Recovery Assistance for Cohésion and the Territoires of Europe). Un programme né après la crise sanitaire en soutien à la reprise : 97 millions d’euros financeront 18 projets dont la rénovation de l’aérodrome de Maripasoula ou encore la Maison de solidarité et santé de Apatou.
Record pour les prix du carburant
Les prix du carburant flambent dans le monde entier. En Guyane où le litre d'essence sans plomb coûte 1,79€, soit le tarif le plus élevé de tout l'Outre-mer, se pose depuis longtemps la problématique de faire face à cette dépense en constante augmentation depuis des années. En décembre les prix maxima des produits pétroliers en Guyane ont atteints des sommets avec en décembre avec +0,02 d’augmentation. Le super sans plomb est donc désormais de 1,89 €/le gazole route à compter du 1er décembre zéro heure. La Guyane se positionne en tête des régions d’outre-mer où le carburant est le plus cher.
Le gaz et le gazole eux, diminuent : la bouteille de 12,5 kg de 1,19 € soit 27,59 € et le gazole de 0,02 € soit 1,63 €/l.
La SAFER en ordre de marche
La société d’aménagement foncier et d’établissement rural a été installée en novembre dernier. Près de 4 ans après les mouvements sociaux de mars-avril 2017, la Safer (société d’aménagement foncier et d’établissement rural) est officiellement installée. Réclamée depuis les mandats d'Elie Castor dès 1981, la Safer de Guyane a été créée dans la continuité des accords de Guyane de 2017.
L'objectif : permettre la régulation par les opérateurs guyanais du marché foncier agricole local et accompagner les producteurs dans leur installation. Son président, Christian Epailly, élu le 10 aout dernier affirme vouloir travailler dans la rigueur avec tous les membres de la Safer : professionnels du secteur, élus et autres intervenants du domaine agricole.
La Guyane est le seul département de France où la Safer n’existait pas et pourtant c’est le territoire le plus important en termes de foncier agricole. Les statuts ont été déposés au tribunal de commerce et la Safer est déclarée depuis trois jours. Il y a eu beaucoup de retard, beaucoup de freins. Les parlementaires m’ont accompagné et nous avons pu avancer. Tous les professionnels de l’agriculture pourront siéger, les maires, les EPCI etc.. Et là ce seront les Guyanais qui vont décider. Tout le foncier agricole va passer par la Safer. Nous voulons que les jeunes agriculteurs et les pluriactifs s’installent sereinement. La première fonction sera de fixer les prix du foncier agricole afin d’empêcher la spéculation.
Nouveau mandat pour Carine Sinaï Bossou
En novembre 2021, Carine Sinaï Bossou entame officiellement son deuxième mandat à la tête de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Guyane. En une mandature, Carine Sinaï Bossou, jeune présidente, a démontré sa force de caractère et son potentiel à mener des projets.
Je dirais continuité pour certains projets puisqu'il faut aller beaucoup plus loin notamment pour la formation à l'ouest de la Guyane... les métiers de la bouche, du numérique. Il y a aussi les grands projets à mener. Je pense à la ZAC de Dégrad des Cannes que l'on souhaite sortir dans les 5 ans. Il faut que l'été prochain les parcelles commencent à se vendre . J'espère aussi que la fin de la concession aéroportuaire interviendra pour la fin de l'année..
Vernita Chérubin présidente de la Chambre de métiers de Guyane
En décembre, Vernita Chérubin devient la présidente de la Chambre de métiers de Guyane. C’est la première fois qu’elle brigue le poste. Pour elle, c’est avant tout un travail d’équipe, et de longue haleine, mené auprès des artisans qui a payé. Un parcours atypique et une volonté de fer, c’est qui la caractérise. C’est la deuxième femme élue à la tête de la Chambre des Métiers et de l’artisanat en Guyane.
Vernita Chérubin a remporté la majorité des suffrages à l’élection : 481 voix contre 399 en faveur de la liste du président sortant, Roberto Osseux. Dans le monde de l’artisanat guyanais, elle est connue pour son engagement auprès des transporteurs. Si Vernita Chérubin évolue dans le monde du transport, elle est également dirigeante d’une entreprise d’esthétique « en restructuration ».
Mon cheval de bataille, c’est vraiment les formations innovantes, les formations qualifiantes, la transmission du savoir-faire. Il faut s’occuper de la jeunesse et surtout redonner de l’espoir aux artisans. Je pense notamment au secteur de la bijouterie, par exemple, ne pas laisser le savoir-faire de nos artisans se détériorer, les aider, mettre en valeur leur travail. L’emploi informel, c’est aussi un problème qu’il ne faut pas négliger, il faut accompagner ces artisans clandestins, les aider à rentrer dans le système, car économiquement la Guyane a vraiment besoin de ce manque à gagner.
Cheffe d’entreprise et mère de 3 enfants de 21, 19 et 12 ans, elle est « fière de son appartenance au territoire guyanais ».