8 braquages sur les sites d'orpaillage légaux depuis janvier, la FedomG lance un cri d'alerte

Une mine d'or en Guyane
Sur les sites d'orpaillage légaux de Guyane, l'inquiétude monte. Depuis 3 mois, d'est en ouest, les orpailleurs sont victimes de braquages avec séquestration au moment des levées d'or. La Fédération des opérateurs miniers de Guyane alerte sur cette situation. 
Opérateur minier, un métier à haut risque à l'heure actuelle en Guyane. La Fédération des opérateurs miniers de Guyane interpelle les pouvoirs publics sur une situation plus qu'alarmante sur les sites d'orpaillages à l'intérieur de la forêt. Depuis le mois de janvier, il y a eu 8 braquages dont le dernier s'est déroulé ce 17 mars avec une séquestration de 6h. Carol Ostorero, la présidente de la FedomG alerte :

"... ce n'est plus tenable! On demande aux autorités d'arrêter ces bandes armées qui se promènent impunément en forêt avec des armes très lourdes et qui renforcent leurs moyens financiers chaque jour qui passe...

 

Les bandes armées font elles-mêmes les levées d'or

6 braquages pour ce seul mois de mars, environ 1 tous les 3 jours avec des prises d'otages ajoute Carol Ostoréro. Les voleurs terrés dans la forêt observent et sortent au bout de quelques jours pour faire une levée d'or  en tirant et en séquestrant les orpailleurs pour qu'ils remettent l'or.
Des plaintes multiples ont été déposées. Les orpailleurs demandent l'intervention de l'armée pour sortir ces bandits de la forêt. Une situation qui rappelle celle connue avec le fameux chef de bande brésilien Manoelzinho qui a tué deux militaires sur le site de Dorlin à Maripasoula lors d'une opération contre l'orpaillage clandestin le 27 juin 2012.


Des chiffres accablants

Dans son communiqué la présidente Carol Ostoréro détaille toutes les attaques dont certaines avec des fusils mitrailleurs AK47 qui se sont déroulées depuis 1 an, un constat accablant. Notamment :
  15 attaques avec prise d’otages en 2019 et 1 mort
  8 attaques avec prise d’otages en 2 mois 1⁄2 : de janvier 2020 à ce jour
  6 attaques avec prise d’otages en 17 jours, soit depuis le 1er mars 2020

En 2019, il y a eu 15 attaques armées avec des agresseurs dont le nombre varie de 4 à 10 hommes. De quoi mettre le monde l'orpaillage en coupe réglée. Il n'y a pas d'indications sur les pertes financières mais elles sont d'importance. 

Le communiqué de la FedomG


Quels moyens de riposte?

Pour Gauthier Horth, membre de la Fedomg, ces bandits sont organisés et entraînés face aux opérateurs de mines légales qui n'ont pas de dispositif de sécurité et se retrouvent démunis :
... il y a deux visions soit être armé soit ne pas être du tout armé... la loi aujourd'hui ne nous permet pas vraiment d'être armés si ce n'est à des conditions inaccessibles... c'est moins risqué de ne pas opposer de résistance que de tenter sans avoir les moyens de répondre... le mot d'ordre qui est donné à tous les employés c'est aucune résistance pour limiter la violence...
Ce que l'on veut maintenant c'est que l'Etat réagisse, ajoute l'opérateur, à ce niveau de violence qui est proprement insupportable sur des petites mines.
Et de préciser que le nombre de mines a été réduit de façon drastique et le personnel du peu d'entre elles qui sont en activité, se fait terroriser.
Selon la FedomG, l'Etat a, désormais, tous les éléments pour neutraliser cette bande qui agit entre l'est et l'ouest.