Abolition de l’esclavage (3/5) : la loi Taubira, 16 ans après

Christiane Taubira
Adoptée le 10 mai 2001 et arrachée de haute lutte par Christiane Taubira, députée de Guyane, une loi reconnaît la traite de l’esclavage en tant que crime contre l’humanité. Avec cet acte symbolique, elle a rendu fierté et honneur aux millions d’Africains déportés.
C’est le 21 mai, sous la Présidence de Jacques Chirac, que la loi Taubira est promulguée. Un texte hautement symbolique : 


"Article 1 : La République française reconnait que la traite négrière transatlantique ainsi que la traite dans l’océan indien d’une part et l’esclavage d’autre part,  perpétrés à partir du 15è siècle aux Amériques et aux Caraïbes, dans l’océan Indien et en Europe contre les populations africaines, amérindiennes, malgaches et indiennes constituent un crime contre l’humanité".


Mes ancêtres les esclaves

La loi Taubira a recommandé la création du Comité national pour la Mémoire et l’histoire de l’Esclavage.


Parmi les mesures : une série de directives visant à encourager le devoir de mémoire. L’article 2 prévoit que l’histoire de la traite négrière et de l’esclavage soit enseignée dans les cycles primaires et secondaires et que la recherche universitaire soit encouragée et valorisée.

Il est également prévu que les programmes scolaires et les programmes de recherche en histoire et en sciences humaines accordent impérativement, à la traite négrière et à l’esclavage, la place conséquente qu’ils méritent.


7 ans de réflexions

Il faudra attendre 2008, pour que l’enseignement de la traite soit explicitement inscrit au programme des collèges. L’esclavage devient alors un thème obligatoire notamment pour les classes de quatrième dans le chapitre sur L’Europe et le monde au XVIIIe siècle.

Les enseignants de primaire ont eux aussi à partir de 2008 l’obligation de traiter les premiers empires coloniaux et l’esclavage. En 2015, une révision des programmes a lieu. Elle a permis d’étoffer les enseignements et d’adapter les manuels à ce nouvel enseignement.