Accueil indigne des demandeurs d’asile : le président de l'association des maires de Guyane écrit au Président de la République

Michel-Ange Jérémie maire de Sinnamary
L’afflux de migrants demandeurs d’asile ne se tarit pas, telle cette nouvelle arrivée de nombreux réfugiés du Moyen-Orient en provenance du Brésil et installés depuis le 3 avril, sur le trottoir en face de l’OFII à Cayenne. Les élus de Guyane rassemblés derrière la maire de Cayenne, Sandra Trochimara, adressent un courrier au président de la République et lui demandent de prendre les mesures pour faire cesser cette indignité source de nombreux désordres.

Le président de l’association des maires de Guyane, Michel Ange Jérémie, s’inquiète de la situation de désordre que vit Cayenne actuellement. Dans un courrier envoyé au président de la République, Emmanuel Macron, il lui dresse un tableau complet sur l’accueil des réfugiés en Guyane et plus particulièrement à Cayenne. Le chef-lieu subit de plein fouet, depuis des années maintenant, les dégâts collatéraux liés à la prise en charge insatisfaisante des demandeurs d’asile par l'Etat.
La maire de Cayenne, Sandra Trochimara ne souhaite plus collaborer avec le préfet de Région sur la question de l’accueil des migrants. Elle l’accuse de n’avoir pas respecté son engagement pris en juillet 2022 et qui consistait à ce qu’il n’y ait plus de de familles de réfugiés, sans hébergement vivant à même le sol, dans les rues de Cayenne.

Dans cette lettre, le président des maires alerte sur les désordres engendrés dans le chef lieu :

« Ce phénomène récurrent entraîne des troubles à l'ordre public dans la Ville Capitale et crée de graves tensions. Les Guyanais se plaignent légitimement de l'insécurité croissante, de la dégradation de leur cadre de vie, du manque de logements et de la pression sur les infrastructures locales telles que les écoles et les hôpitaux. »

Il craint aussi que cette situation qui a engendré « une rejet de l’autre » mène à des exactions regrettables :

« Nous ne pouvons, de fait, accepter ce désastre humanitaire programmé dont les premières victimes sont les migrants ; nous ne pouvons favoriser l’émergence de « milices » par certains habitants exaspérés et dont l’objectif serait de faire la chasse à ces demandeurs d’asile. »

Michel Ange Jérémie termine son propos en rappelant la nécessité d'accueillir dignement les migrants tout en tenant compte des besoins des Guyanais :

« Il est crucial que les migrants soient traités avec dignité et respect, mais il est
également important que les besoins des habitants de Cayenne et de la Guyane
soient pris en compte.»