"La parade de Cayenne est un événement que je ne ratais jamais" confie Sandra. À 49 ans, cette Guyanaise est revenue, le temps de quelques jours, dans son péyi qu’elle aime tant. "Je vis à Nantes. Cela faisait 13 ans que je n’étais pas rentrée en Guyane".
Je suis venue exprès pour la ligne droite. J’ai fait d'une pierre deux coups pour me ressourcer.
Sandra, Guyanaise en vacances
Son téléphone en main, elle filme chaque instant afin d’en garder de précieux souvenirs. "Cette parade est incontournable ! J’aime tout : l’histoire de notre carnaval, la tradition, les couleurs, l’ambiance, la chaleur qui s’en dégage et le mythe qu’il y a autour" déclare-t-elle. "Il faut venir en Guyane pour voir notre carnaval car il est propre à nous. Il ne ressemble à aucun autre" affirme-t-elle fièrement.
"Un jour, j’espère qu’on pourra défiler avec un groupe"
Un peu plus loin sur l’avenue Léopold Héder, Elfried est venue avec ses deux enfants. Équipée d'un sifflet, de confettis et de colliers lumineux, la petite troupe féérique s'en donne à cœur joie pour accueillir les groupes qui défilent sous leurs yeux émerveillés.
"Chaque année on vient à la parade de Cayenne. Depuis qu’ils sont petits, même dans la poussette, je les emmenais avec moi car c’est notre culture" relève la mère de famille.
Je suis très attachée à la culture. Pour moi, c’est normal d’être là avec les enfants et puis c’est important de leur transmettre ça.
Elfried, maman guyanaise
Elfried et sa fille de 9 ans, ont un rêve commun : "un jour, j’espère qu’on pourra défiler tous ensemble avec un groupe". Le visage orné de paillettes multicolores, la petite Naë scrute avec admiration tous les personnages carnavalesques et leurs costumes : "j’aime bien cette parade parce que je découvre des personnages que je ne connaissais pas".
"Avant, le carnaval était plus riche"
Cathy, Jade et Valérie habitent dans l’une des maisons de l’avenue Léopold Héder où passe la parade. Elles ont décidé de vivre le défilé non pas depuis leur balcon mais bien sur la chaussée "pour être au plus près des festivités avec les enfants et être en immersion totale".
Elles n’ont jamais manqué une seule parade à Cayenne. "Avant, le carnaval était plus riche" confient-elles. Ce constat, elles le font "surtout depuis la crise Covid. C’est pauvre : il y a peu de groupe par rapport à avant et on a l’impression que ça se meurt à Cayenne. Après, les parades dans les autres communes sont quand même une bonne chose" soulignent ces habituées. Ces Guyanaises apprécient tout de même le spectacle : "on profite des groupes tranquillement et de ce que l’on a. On salue d’ailleurs les initiatives, la beauté des costumes, le sourire des gens et la convivialité".
Quant au changement d’horaire de la parade, "pour les enfants, c’est mieux d’organiser la journée car c’est plus sécurisé". Initialement prévu pour débuter à 16h, le défilé a commencé après 18h et s'est finalement poursuivi en partie en nocturne.
Bilan positif pour de nombreux carnavaliers
Certains sont rodés et ont apporté leur tabouret le temps de patienter entre chaque groupe. Mais hors de question de rester assis tout le long des festivités. À l’approche des tambours, tous se lèvent, dansent, chantent et tapent dans leurs mains pour s’amuser avec les groupes. Emanuelly, 7 ans, s’est déguisée en danseuse étoile pour l’occasion. La petite fille profite de chaque instant. "Ça sent les vacances !" s’exclame un touriste, tout sourire face au défilé.
À la fin de la soirée, le bilan est positif pour les carnavaliers. "Même si la mise en place au début a pris du temps, j’ai vraiment apprécié l’événement" commente Emmanuel. Pour ce Guyanais en vacances, "au fil des années, ils s’améliorent et c’est de mieux en mieux".
En famille, seul ou avec des amis, il y avait foule à la parade ce dimanche gras. Cet événement festif mêle extravagance et bonne humeur. L’occasion de se créer des souvenirs mémorables.