Christian Epailly ne serait plus à la tête de la SAFER. Il aurait été démis de ses fonctions à l’issue d’une réunion du Conseil d'administration de la SAFER qui se tenait ce matin au siège de la Chambre d'agriculture. Une réunion à laquelle participait le président de la SAFER France. Une dizaine de membres était présents. La matinée, rocambolesque, a été marquée par de multiples rebondissements.
Le président de la SAFER France était donc présent, ainsi qu'une demi-douzaine de gendarmes et de représentants des Renseignements généraux. Emmanuel Hyest, ayant signalé avoir reçu des menaces suffisamment sérieuses, pour demander une protection rapprochée, sans désigner formellement les auteurs.
Christian Epailly, lui, estimant avoir été intimidé, ouvre la réunion et annonce que le quorum n'est pas atteint et décide de quitter la séance. Finalement, Albert Siong le président de la Chambre d'Agriculture coincé dans les embouteillages, se connecte et la réunion se tient.
Et là, stupeur, le directeur de la SAFER dénonce la situation dans laquelle il se trouve, n'ayant pas été payé depuis deux mois. Résultat : après de longues tractations, la décision est prise de démettre Christian Epailly de ses fonctions. La raison invoquée est "de pouvoir solutionner plus rapidement ce problème et éviter une éventuelle plainte".
Une SAFER non opérationnelle
Le 10 août 2021, Christian Epailly était élu président de la SAFER. Cette société d’intérêt général est composée de 19 actionnaires (représentants du monde agricole et sociétés de ce secteur), des élus locaux (CTG et intercommunalités) et des représentants du milieu bancaire, assurantiel et associatif. Seulement la structure n'a jamais obtenu l'agrément souhaité pour fonctionner normalement.
Elle était attendue de longue date, notamment pour favoriser l’attribution des terres de l’Etat aux agriculteurs et leur aménagement. La SAFER a un droit de préemption sur le foncier agricole. Bien qu'autonome dans sa prise de décision, elle est sous la double tutelle des ministères de l'Agriculture et des Finances, qui contrôlent la conformité de ses opérations. Elle peut jouer un rôle de régulation sur ce marché. Cependant, faute d’agrément, ce droit de préemption ne s’applique pas.
Un nouveau rebondissement, dont l'histoire de la SAFER est émaillée depuis sa création. La présidence de Christian Epailly a toujours été controversée. Reste à connaître aujourd'hui sa réaction.