Congrès des maires : les élus ultramarins interpellent le gouvernement

Le 102ème congrès annuel de l’Association des Maires de France bat son plein Porte de Versailles à Paris. Ce mardi, il a été marqué par la visite d’Emmanuel Macron, le Président de la République, absent l’an dernier. Lundi, c’était la  journée réunissant les maires d'Outre-mer au Sénat.
S’ils s’étaient sentis délaissés par l’exécutif, l’an dernier, les maires font un retour en force. Ils sont même au cœur de la République selon le thème de leur Congrès. Contrairement à l’an passé, cette année, le chef de l’Etat est venu à leur rencontre. Certes, les municipales approchent. Mais surtout la crise des gilets jaunes a montré le rôle indispensable de ces élus locaux. Et bien avant les gilets jaunes, une crise sociale majeure, avait touché les Antilles-Guyane  en 2008-2009. Et de nouveau en Guyane 8 ans plus tard.

Les maires d’Outre-mer interpellent

Aux 1ères loges, les maires ultramarins n’hésitent donc pas à être des lanceurs d’alerte, au ton ferme comme Didier Laguerre, maire de Fort de France :

"Cette année, un certain nombre de problèmes des collectivités d’Outre-mer, sont à l’ordre du jour du congrès des maires. Et ça c’est une bonne chose. Pour partager avec nos collègues de France, mais aussi pour interpeller les décideurs, c’est-à-dire les membres du gouvernement. »

Et surtout David Riché, le maire de Roura, président de l’Association des Maires de Guyane :

"Qu’on donne les moyens aux politiques de faire. On a des projets, on peut les sortir. On a des richesses, du bois, de la ressource halieutique, de l’or, etc… Et pourquoi on n’arrive pas à les sortir ? C’est le message que j’ai voulu lui faire passer. Parce que demain, c’est la rue qui fera sortir ces projets et ça sentira pas bon. Donc aujourd’hui, il faut qu’elle prenne conscience (Annick Girardin, ministre des Outre-mer), que le gouvernement prenne conscience qu’en Guyane… Ecoutez, là je vous parle,… si on a un AVC (accident vasculaire cérébral) à faire tous les deux, il vaut mieux le faire maintenant, ici à Paris. Parce que si on fait le même AVC demain en Guyane, je donne pas cher de notre peau. Pourtant, je suis un Français comme tout le monde… »

Le gouvernement se veut serein et porteur de réponses

Côté gouvernement, Annick Girardin, ministre des Outre-mer,  affiche sérénité et volonté de prendre en compte les demandes des maires :

"Le niveau d’échanges qu’on a pu avoir là, même quand c’est un peu vif, ou de manière un peu peut-être brusque, de temps en temps, eh bien, c’est pas un problème. L’important c’est qu’on échange, c’est qu’on dise des choses et que j’apporte un certain nombre de réponses. »
 

L’Outre-mer souvent en 1ère ligne

De fait, en matière d’urgence économique, sociale, ou encore climatique, l’Outre-mer est souvent au 1er rang. Ses élus ont semble-t-il fait passer le message.