Coronavirus : l’association guyanaise des psychologues lance une permanence téléphonique anonyme et gratuite de soutien et d'écoute

L’association guyanaise des psychologues met en place une permanence téléphonique de soutien durant la crise sanitaire du Covid-19. Une ligne gratuite anonyme, dont l’objectif principal est l’écoute. Un dispositif mis en place avec la Collectivité territoriale.
La peur, le sentiment d’anxiété, parfois d’angoisse sont des émotions qui peuvent dominer actuellement notre état d’esprit. La crise sanitaire mondiale liée au Covid-19, est une situation inédite. Le confinement, l’épidémie, les nombreuses informations contradictoires ont des répercussions insoupçonnées sur notre mental. L’une des armes les plus efficaces contre ce sentiment d’anxiété prégnant est la parole : se libérer du poids de l’anxiété en parlant. Aussi, l’association guyanaise des psychologues a mis en place un numéro vert gratuit, une cellule d’écoute anonyme. Une trentaine de psychologues ont répondu à l’appel de l’association. 
Joyce Dechamp présidente de l'association guyanaise des psychologues
Joyce Dechamp présidente de l’association guyanaise des psychologues explique :
« Il semblait naturel dans ce contexte de crise où tous les changements sont notables, que ce soit avec la garde des enfants, au travail, dans le quotidien, tous ces changements sont vécus différemment. Certains peuvent les vivre bien et d’autres peuvent les vivre très très mal. Alors entre ceux qui appréhendent, ceux qui stressent, ceux qui ont peur jusqu'à l’angoisse, nous nous proposons de les aider. Une trentaine de psychologues se sont positionnés. Ils se départagent les différents créneaux. C’est de l'écoute, nous ne nous substituons pas aux autres services de psychiatrie ou de pédopsychiatrie, nous donnons juste des pistes pour aller mieux. L’objectif est d’apaiser et d’être à l’écoute, ce n’est pas un suivi thérapeutique. Les entretiens doivent durer au plus 40 mn. »  
 

Des sentiments exarcerbés
et contradictoires

La crise sanitaire liée à l’épidémie du Covid-19 crée des sentiments exacerbés, que chacun gère à sa manière. Certains, c’est la foi, d’autres l’hyperactivité, l’important est d’accepter la situation. Le premier constat à effectuer est que ces émotions sont normales, et traversées actuellement par tous dans le monde. Ensuite, chacun doit trouver sa solution pour s’adapter au confinement. 
Frédérique Groene psychologue clinicienne
Frédérique Groene psychologue clinicienne livre quelques pistes : 

-C’est une situation inédite, l’inconnu est anxiogène, il y a l’idée aussi de la maladie, derrière la vie. Il y a beaucoup d’informations avec des chiffres qui peuvent être alarmants donc cela crée de l’anxiété et du stress. C’est compliqué à gérer pour les individus. Ils doivent faire face à cette situation, sortir de leur zone de confort, s'imposer de nouvelles règles de vie. Cette situation peut créer des traumatismes, elle ouvre un vide,  et c’est cette perte de repères qui fait peur. La population n’a aucune représentation et de projections, elle ne peut qu'imaginer l'avenir. Cela engendre des sentiments contrastés selon les individus. Certains sont plus fragiles que d'autres.

Comment faire face à ce climat anxiogène ? 

-Ce qui est important c’est de garder une routine de vie, ce n’est pas parce que je ne vais pas au travail, que je ne sors pas de la maison, que la vie s’est arrêtée. Il ne faut pas se laisser aller, il faut garder le rythme de vie : se réveiller à une certaine heure, se coucher à une autre. C’est très important pour les enfants, car ils peuvent être complètement déphasés. La routine de vie, c’est organiser sa journée, la veille, par exemple, préparer un emploi du temps, cela permet de se projeter sur le lendemain. C’est important aussi de filtrer les informations que l’on reçoit, ne pas passer sa journée sur les réseaux sociaux, ne pas surexposer les enfants aux écrans. On peut aller chercher sur les sites officiels des infos, cela permet de se rassurer et d’avoir les idées claires. Et puis, il faut essayer de se mettre à la place des autres. Le bon sens, la réciprocité, la solidarité, sont des valeurs positives. Nous vivons en promiscuité avec la famille mais aussi avec les voisins. Enfin par dessus tout, maintenir la parole, ne pas se replier sur soi, est vital. Il faut communiquer, il faut dire les choses pour ne pas ruminer et générer des émotions négatives.

Certains sont plus angoissés que d’autres, que doivent-ils faire ?

-Chacun va trouver ses méthodes et ses défenses. Par exemple, avant de sortir de chez soi, avoir un petit rituel cela peut aider, je prépare mon attestation comme cela je ne suis pas dans l’illégalité, bien faire sa liste de courses comme cela je reste fixée sur mes objectifs et je ne laisse pas l’émotion m’envahir. Il peut y avoir de petites routines, on peut se faire jolie, ou beau, prendre soin de soi, des petits gestes qui vont nous permettre d’être dans l’action et ne pas se laisser déborder émotionnellement.
La permanence et la ligne gratuite mise en place par l’association des psychologues est de conseiller et de guider vers des dispositifs aidants. 

0800 444 973 appel gratuit

Tous les psychologues désireux de rejoindre le dispositif sont invités à contacter l’association par mail associationguyanepsycho@gmail.com.