Joséphine Bourette, c’était avant tout « un sourire chaleureux qui accueillait tous ceux qui passaient les portes de RFO, rue Devèze à Cayenne » se souvient Karl Constable, journaliste reporter d’images.
Joséphine, c’était surtout une voix. Celle qui faisait le lien avec la station et l’extérieur. Si vous avez appelé FR3 Guyane puis RFO puis Guyane la 1ère, entre la fin des années 80 et les années 2000, avant l’avènement des portables, vous avez peut-être eu l’occasion d’échanger avec elle. « Pratiquement tout passait par le standard rappelle Claude Innocent, ancien journaliste. Elle nous a permis de faire pas mal de reportages. »
La voix intérieure
Sa voix, Joséphine la faisait aussi résonner entre les murs de la station. À l’époque, les bureaux sont équipés d’un dispositif de haut-parleurs intérieurs. « Comme dans une gare ou un aéroport, explique Karl Constable. Plus d’une fois elle a déclenché des fous rires en se trompant dans ses annonces ou alors elle lançait l’annonce et oubliait pour qui était l’appel. Il y avait alors un grand blanc… Puis c’était l’éclat de rire. » Des anecdotes comme celles-ci, Rudy Icaré, adjoint au directeur éditorial pour la radio, Claude Innocent et d’autres encore, en racontent également.
L’élégance en toutes circonstances
D’autres se rappellent ses arrivées au travail, sur son Vespa qu’elle garait au pied du manguier, rue Devèze. « Toujours avec son casque » note Claude Innocent. Avec son casque et… avec classe. Car, « élégante » est un mot qui revient souvent quand on demande à ses anciens collègues de parler d’elle.
Un autre est récurrent : « gentille ». « Elle avait toujours de la bienveillance pour les petits jeunes qui débarquaient et les CDD de l’extérieur » précise Karl Constable.
Laurent Marot, journaliste télé le confirme. « Je suis arrivé en 2001. J’ai travaillé peu de temps avec elle mais je me souviens de quelqu’un de dynamique, avec beaucoup d’humour, qui aimait bien m’apprendre quelques mots choisis en créole. Elle aimait beaucoup échanger avec les agents. »
Empathie
« Elle était toujours charmante, avenante, renchérit le journaliste Jean-Gilles Assard. Elle faisait partie de ces personnes qui te font être content, dès que tu les vois. »
Ce côté bienveillant, Catherine Boutet s’en souvient bien. « Je la revois encore, avec sa tête attachée. Elle prenait toujours des nouvelles de ma famille, se souvient la journaliste. Un peu comme une voisine. Il y avait une vraie empathie chez elle. »
« Joséphine, c’était une personne fantasque et très gentille » résume Jean-Elie Démonière, adjoint au directeur éditorial en charge de la télé. « Elle était très volubile. Elle faisait quelques bourdes malgré elle en passant les appels, mais on l’aimait avec ses défauts » plaisante Jean-Pierre Beaunès, responsable des programmes télé.
Sylvio Persaud, chef opérateur de prises de vues, a connu Joséphine Bourette depuis son enfance. « Mes parents travaillaient à la télé, alors elle m’a connu quand j’étais tout petit. Elle est toujours restée la même : magnifique, hyper aimable. »
Les obsèques auront lieu ce mercredi 8 janvier 2025 à 16 heures au cimetière du centre-ville de Cayenne après une exposition à 10 heures au funérarium Tarin (Saint-Antoine). Joséphine Bourette avait exprimé une volonté : pas de couleurs sombres ce jour-là et pas de pleurs.
Ses anciens collègues de Guyane la 1ère adressent leurs plus sincères condoléances à la famille de Joséphine Bourette avec une pensée particulière pour ses deux enfants, Muriel et Jean-Marc.