Des études en cours pour la création d'un antivenin guyanais contre les morsures de serpents

Grage commun (bothrops atrox)
La fabrication d'un antivenin, efficace contre le venin du grage carreaux de Guyane, est à l'étude. C'est l'information dévoilée par l'ARS Guyane dans la Lettre Pro du 16 juin 2023. Des études précliniques sont prévues. Si les travaux sont menés rapidement, ils pourraient déboucher sur la fabrication du premier antivenin guyanais d’ici 12 à 18 mois.

De quoi faire face aux morsures des grages carreaux, ces serpents responsables de 80 à 90 % des envenimations ophidiennes en Guyane. En effet, deux projets d'antivenins sont en cours d'étude dans notre région, comme l'indique la Lettre Pro de l'Agence Régionale de Santé ce 16 juin.

Deux pistes envisagées

La première implique l’Institut Pasteur de Guyane en collaboration avec les Institut Pasteur de Tunisie, du Maroc et de Grèce, et potentiellement la Fiocruz (une institution brésilienne). Il s'agirait de la fabrication "d’un antivenin dirigé contre les venins de serpents circulant en Guyane", explique Pr. Hatem Kallel, chef de pôle urgences - soins critiques à l'hôpital de Cayenne. L'autre option, c'est...

Un travail que nous avons démarré avec l’équipe de l’Instituto Clodomiro Picado, Facultad de Microbiología, Universidad de Costa Rica pour la fabrication d’un antivenin bivalent Bothrops atrox et Bothrops lanceolatus

poursuit Pr. Hatem Kallel

Le Bothrops atrox (soit fer de lance commun ou grage commun) est responsable de 80 à 90 % des envenimations ophidiennes en Guyane. Le Bothrops lanceolatus (trigonocéphale ou fer de lance de la Martinique, en créole bèt-long ou kravat) est à l’origine de l’intégralité des envenimations ophidiennes en Martinique. Cet antivenin pourrait aussi être efficace contre le Bothrops caribbaeus, de Sainte-Lucie.

Des études précliniques annoncées

"Si nous réussissons à produire cet antivenin, nous éviterons des ruptures d’approvisionnement", affirme le Pr. Kallel dans la Lettre Pro de l'ARS. Ce dernier espère des résultats dans le courant de l'année 2024. Entre-temps, de nouvelles collectes de venin doivent être réalisées.

En effet, des études précliniques et des expérimentations sur des serpents seront menées. Elles permettront notamment de définir le mode d’administration le plus efficace. Les étapes suivantes seront les études cliniques, puis les demandes d'autorisations.

Tous ces travaux, s’ils sont menés à bien rapidement, pourraient déboucher sur la fabrication du premier antivenin guyanais d’ici 12 à 18 mois.

Lettre Pro de l'ARS

Notez que les hôpitaux de proximité seraient également dotés de ces antivenins.