Des archives jamais consultées par le public jusqu'ici. Dans le cadre des journées Européennes du Patrimoine, une exposition se tient les 12 septembre et 12 décembre à la maison des mémoires et des cultures de Guyane.
Des documents répertoriés "Mémoire du monde"
Il s'agit de documents auxquels le public n'a pas accès en général. Leur histoire est particulière.
C'est une exposition que nous avons conçue à l'occasion de l'inscription au répertoire 'Mémoire du monde' des registres nominatifs d'esclaves. À l'initiative de la France et d’Haïti, le conseil exécutif de l’Unesco a donc inscrit au registre 'Mémoire du monde' l'ensemble des documents natifs d'esclaves des anciennes colonies françaises, essentiellement d'Amérique, mais aussi La Réunion.
Une exposition pour l'histoire, la généalogie et la mémoire
Les archives territoriales conservent une partie de ces éléments, ceux qui concernent la Guyane. "Il nous a semblé important de pouvoir présenter ces registres au public, expliquer leur contenu et leur intérêt pour l'histoire, pour la généalogie, plus globalement pour la mémoire du territoire guyanais et ce qu'apporte l'inscription aux registres Mémoire du monde", explique Georges Rech, conservateur général du patrimoine et directeur des archives territoriales.
Alors c'est une exposition modeste, mais je crois intéressante. C'est une exposition de cinq panneaux qui présentent les types de registres qui sont couverts par l'inscription à l'Unesco, accompagnés de documents originaux sous vitrine... ce qui va permettre aux personnes qui visiteront l'exposition de voir concrètement à quoi ressemblent ces documents.
Georges RECH, conservateur général du patrimoine et directeur des archives territoriales
Parmi ces documents, vous pourrez tomber sur l’état civil des esclaves entre 1834 et 1848, les registres de déclarations de marronnage, de la catholicité, d’affranchissement, d’individualité des nouveaux libres (1848) et celui issu de la collection des registres paroissiaux.
Des documents de retour en Guyane depuis 2022
Ces registres étaient essentiellement conservés dans les tribunaux, nous explique Georges Rech.
"Quand l'état civil a été créé en 1833, il était tenu en double exemplaire. Il y a un exemplaire qui reste en commune, donc encore conservé dans les archives communales, et un autre exemplaire était déposé au greffe du tribunal de première instance, devenu tribunal de grande instance", poursuit le conservateur. Il ajoute :
Ces registres ont été envoyés en métropole en 1956, pour les préserver. À l’époque, il n'y avait pas de service d'archives en Guyane et ils avaient subi les affres du climat. On avait souhaité les préserver. Ils ont été rapatriés en Guyane en décembre 2022. Ils sont revenus au péyi, et sont maintenant conservés aux archives territoriales.
Georges RECH, conservateur général du patrimoine et directeur des archives territoriales de Guyane
Tous ces documents ne sont pas consultables le reste de l'année en raison de leur mauvais état ou parce qu'ils ont été numérisés. Ces derniers sont disponibles uniquement sous format numérique afin de préserver les originaux. L'objectif, à terme, est qu'ils soient tous numérisés, puis mis à disposition du public.
Notez que d'autres expositions sont prévues à la maison des mémoires et des cultures de Guyane, notamment l'une sur l'histoire du sport en Guyane. Ce sera à l'occasion des Jeux Olympiques de Paris 2024.