Elections au Brésil : la voix des entrepreneurs de la ville frontière Oiapoque

La rue centrale d'Oiapoque
Les entrepreneurs de la ville frontalière Oiapoque s'interrogent. Dans le contexte des élections générales, les chefs d’entreprise parlent beaucoup de la coopération toujours pas formalisée avec la Guyane et ne cachent pas leur frustrations. 
Sur la rive brésilienne du fleuve Oyapock, la vie ne s'écoule pas comme un long fleuve tranquille. A la veille du second tour de scrutin des élections générales du Brésil qui vont mettre à la tête du pays un nouveau président et de nouvelles autorités fédérales, les questionnements des brésiliens se font plus prégnants.
Ces habitants de l'état de l'Amapa se sentent oubliés. Ils ne comprennent pas les intentions du gouvernement fédéral à leur égard en matière de coopération avec la Guyane. Certes le développement économique est le thème phare des deux candidats à la gouvernance fédérale, Waldez Goez et João Capiberibe, mais depuis des années ces frontaliers n'ont pas perçu les effets de la politique des différents dirigeants ainsi que le précise la patronne du syndicat des commerçants de la ville :

"Ici, on est oublié, on n'a pas d'aide de ces gens là. On fait par nous même, on est très déçu par la politique de notre région. Il y a des travaux en ce moment parce que il y a les élections après on est oublié..."

 

Une coopération qui pourrait voir le voir le jour dans ... 5 ans

Le fossé est bien réel entre certaines administrations et les entrepreneurs. Il leur faudra prendre une fois de plus patience comme le souligne Elininice Meneses responsable du SEBRAE l'organisme d'accompagnement des TPE :
Elinice Meneses responsable du SEBRAE (organisme d’accompagnement des TPE) à Oiapoque

"Certains secteurs comme celui de la construction a des velleités pour exporter pour faire découvrir ses produits en Guyane mais importer aussi, notamment de la tôle pour la commercialiser ici mais de toute évidence ce la prendra du temps avant que tout cela soit possible. Je pense que leurs attentes seront satisfaites dans environ 5 ans."


Si la coopération peut-être une voie pour le développement économique de la région, beaucoup reste à faire. L'enjeu est également important en matière d'équilibre social dans ces régions marquées par une forte précarité.