Les étudiants déterminés poursuivent le blocage de l'Université de Guyane

Vote à mains levées pour la poursuite du mouvement des étudiants de l'UG
C’est dans un amphithéâtre plein à craqué que les étudiants présents ont voté, ce matin, à l’unanimité la poursuite du blocage de l’Université. Un mouvement entamé en début de semaine pour protester notamment contre les arrestations des étudiants étrangers en situation irrégulière.
Le blocus continu à l'université de Guyane! Les étudiants ont voté et lancé un pavé dans la marre et au vu de la mobilisation, il va bien falloir le gérer. Le pavée, c’est la question du statut des étudiants sans papiers, dans une Guyane qui manque des cadres et de salariés de niveau supérieur. Jusqu’à l’année dernière, un accord tacite avec la préfecture voulait que la police n’arrête pas les lycéens et étudiants sans papier mais assidus aux cours.

Aurore Goursaud du réseau éducation sans frontière : On demande juste un retour à cet état qui était un accord tacite qui permettait cette libre circulation. On voudrait que ce soit le cas pour les lycéens... on demande juste que le préfet appelle le chef de la police aux frontières..."

Autre revendication, la libération des 4 étudiants et 2 lycéens incarcérés au Centre de Rétention Administrative de Matoury. Hier après-midi, les étudiants ont manifesté devant le CRA et ce qu’ils ont vu les a regonflé.

Crib Van Ven, étudiant en lettres : J'ai vu des personnes qui sont maltraitées... le traitement qi'ils reçoivent n'est pas du tout humain"


Des frais de scolarité qui deviennent très et trop chers

Dans une région qui manque de travailleurs qualifiés et encore plus d’encadrants, il est incompréhensible pour ces étudiants, que l’on fasse la chasse aux sans papiers.
Comme un effet double peine, les frais de scolarité vont augmenter à la rentrée prochaine : +2.600€ pour une licence et +3.300€ en Master, contre 170 et 243 euros aujourd’hui.
Ce matin lors de l’AG, les étudiants ont aussi débattus d’une polémique, autour d’un mouvement qui serait uniquement celui de la communauté estudiantine haïtienne. Un écueil, un argument division, une stigmatisation qu’ils réfutent !
 

Une solution transitoire d'exemption de frais qui ne satisfait pas

De son côté, l’Université a proposé d’exempter les étudiants hors communauté européenne de frais d’inscription, pour la rentré prochaine. Mais cette solution provisoire ne satisfait pas. Le mouvement continue donc, dans le quasi silence assourdissant de la classe politique locale.
Seuls les parlementaires Gabriel Serville et Antoine Karam ont écrit au ministère, la CTG, s'est contentée d’un communiqué.
©Guyane La 1ère