Face à face entre Emmanuel Macron et José Achille des Grands Frères dans les rues de Cayenne

L'échange entre le président de la République et José Achille le 28 octobre à Cayenne
Alors qu’il déambulait dans les rues de Cayenne, ce samedi matin, pour son dernier jour de visite en Guyane, Emmanuel Macron a été interpellé par José Achille de l’association des Grands Frères.
Après une visite au commissariat de Cayenne ce samedi matin, Emmanuel Macron s’est rendu à pieds à la préfecture pour l’ouverture des Assises des Outre-mer. Le chef de l’Etat a achevé sa dernière journée de visite présidentielle dans le département par une déambulation place des Palmistes.

Poignées de mains et selfies

Sur sa route, Emmanuel Macron a été salué par quelques personnes présentes en ville ce matin. Arrivé devant la bibliothèque Alexandre Franconie, le chef de l’Etat serrait des mains et faisait des selfies lorsque José Achille s’est glissé parmi les curieux. Membre de l’association des Grands Frères, José Achille a interpellé le chef de l’Etat.

Regardez cet échange ici :

 

"Ca va mal"

"José, cool, cool", lui a d’abord glissé le président de la Collectivité Territoriale, Rodolphe Alexandre qui accompagnait le président. "Bonjour, comment ça va ?" a lancé Emmanuel Macron ne sachant visiblement pas à qui il s’adressait dans les premières secondes de l’échange. "Ça va mal, a répliqué José Achille en se présentant. En Guyane, pas de police, pas de justice, les frontières sont des passoires. (…) Ce que vous avez dit, vous n’allez pas le réaliser". 

"Je ne peux pas vous laissez tenir ses propos, a rétorqué Emmanuel Macron. Les défis sont immenses parce qu’il y a une insécurité galopante et une immigration clandestine. J’ai annoncé hier des mesures".

"Si vous aviez une cagoule, je ne vous parlerais pas"

Le chef de l’Etat a rappelé ce qu’il avait annoncé la veille. "Si vous aviez une cagoule, je ne vous parlerais pas", a poursuivit le chef de l’Etat. José Achille a évoqué l’insécurité qui règne en Guyane "là ou je vis" : "des vols, braquages, agressions, squats". "Oui, je l’ai vu hier soir", a sourit Emmanuel Macron,  "la drogue aussi".


"Le village chinois, c’est les putes"

José Achille l’interrompt : "Excusez moi, mais vous n’étiez pas au bon endroit hier soir. Vous êtes allé dans les squats où il y a des tueurs, des braqueurs, des voleurs, vous leur avez serrés les mains. Vous êtes allé au village chinois, excusez moi monsieur le président, mais c’est les putes le village chinois. Et les honnêtes citoyens qui viennent (devant le commissariat, ndlr) sans cagoule, vous ne venez pas les voir".

Pas de cagoule à la manifestation

"Je discute avec tout le monde", a répondu Emmanuel Macron affirmant que des membres du collectif, dont Mickaël Mancé, avaient été reçus hier soir par ses conseillers. Sur le rassemblement organisé devant le commissariat à l’appel du collectif Pou Lagwiyann Dékolé, Emmanuel Macron a déclaré : "il y avait des gens en cagoules et qui cherchaient de l’action violente, avant-hier soir et hier après midi. Tous les gens qui mettent de la violence et portent des cagoules, je ne les vois pas".

Faux, a défendu José Achille, "nous ne portions aucune cagoule hier". Emmanuel Macron a continué ensuite à défendre sa méthode et ses mesures. Le service d’ordre a ensuite éloigné les journalistes avant la fin de l’échange.