Le fleuve Kourou de nouveau impacté par l'orpaillage illégal

C’est sur sa page Facebook, preuve à l’appui que l’opérateur minier Guyanais Gauthier Horth affirme constater l’exploitation illégale de gisements aurifères, Crique Nationale sur le fleuve Kourou. Ce n’est pas la première fois que ces faits sont observés.


 
Des traces de pollution avaient été dénoncées l’année dernière par la « Compagnie des guides de Guyane ».

Cette dernière ciblait à l’époque l’AEX Nelson, exploitée par la société Trajan. Une structure, qui à l’époque avait tenu à se dédouaner de toutes activités néfastes, en prouvant notamment la présence de garimpeiros. Cette entreprise n’est plus en activité, il n’y a même plus aucun orpailleur légal qui exploite sur le fleuve Kourou depuis fin 2019.

A présent, l’occupation importante du fleuve Kourou par les illégaux semble de nouveau se confirmer. Gauthier Horth répond aux questions d'Océlia Cartesse:

Gauthier Horth parle de sa rencontre avec les garimpeiros

Selon l’opérateur minier Gauthier Horth, les traces d’activités illégales existent depuis juillet 2018, elles ont une nouvelle fois été vertement dénoncées auprès de la cellule orpaillage de la gendarmerie nationale en février dernier.
Le retour n’aurait pas été à la hauteur de la situation nous confesse-t-il. Une laconique réponse lui aurait été adressé.

Nous avons contacté la Préfecture ainsi que la Gendarmerie. Il est assuré que le dossier est pris très au sérieux.
Le Général Stéphane Bras, Commandant de la gendarmerie de Guyane nous explique détenir les mêmes renseignements. La situation sera prise en compte de la manière suivante :

"Confirmation du renseignement par observation en hélicoptère. Ce qui permet d’identifier avec précisions le site via marquage GPS, pour ainsi planifier le mode d’action le plus adapté pour aller détruire le site. Pour les deux points évoqués, des opérations sont à l’étude à court terme "


Gauthier Horth dit suivre l’activité des orpailleurs clandestins à partir d’images satellites régulièrement, ces images montrent selon lui à quel point les garimpeiros se développent.
Il affirme avoir récemment survolé la zone, tout un groupe de chantiers s’étend dans l’emprise des demandes qu’il a effectué.
Pour information, il attend depuis 2016 une réponse quant à un permis d’exploiter sur le fleuve Kourou. Ses propos sont plein d'aigreur :

"On empêche aux Guyanais de profiter de leur ressource minière, ce sont pour lui les clandestins qui profitent de la situation "

Gauthier Horth réagit sur la question des ressources minières

Aussi, la municipalité de Kourou nous indique que son directeur de la prévention et de la sécurité Jean-Paul Malagane est en charge du dossier. Ce dernier partegerait la même inquiétude sur cette affaire avec l'élu délégué à l'environnement Fred Lladeres.


La crique nationale, pas le seul site illégalement exploité


Voici que la crique Bagot sur le territoire de Roura est-elle aussi de nouveau occupée.

Il faut savoir que la Crique Nationale est située sur l’extrême amont du fleuve Kourou, les traces d’activités observées sur la Crique Bagot elles, sont au PK.73, à proximité de la Montagne Changement. C’est cette montagne qui sépare ces deux lieux.

Nous avons contacté Hélène Sirder, vice-présidente à la Collectivité Territoriale de Guyane en charge du développement durable, des mines et de l'énergie, elle est aussi la présidente du Parc Naturel Régional de Guyane. C’est le territoire du PNRG qui est spolié.
Hélène Sirder dit avoir été alerté sur le cas de la crique Bagot par ses agents vendredi, photos à l’appui, elle l’annonce aussi sur sa page facebook
Hasard de calendrier Hélène Sirder doit rencontrer cette semaine les membres de la FEDOMG, la Fédération des opérateurs miniers de Guyane. La semaine à venir va être rythmée par des prises de positions et des rencontres nous précise t-elle.
 

Des alternatives existent pour le maire de Roura


David Riché, le maire de Roura bien que n’ayant pas encore eu de remontées dit ne pas être étonné par la recrudescence des activités.
L’affaire n’est pas nouvelle, deux ans déjà que les orpailleurs illégaux partent et reviennent sans arrêt dans ce secteur aurifère réputé de la commune de Roura.
C’est avec un brin de fatalisme que le premier magistrat souligne que « tant qu’il y aura de l’or, ils reviendront ».

David Riché qui ajoute, avoir déjà soumis à la Préfecture d’installer un procédé du plan d’urgence de lutte contre l’orpaillage illégal, c’est-à-dire : installer un opérateur légal à la place des garimpeiros.
Une alternative qui n’a jamais été mis en vigueur. Ce qu’il regrette profondément.

Des expériences du genre ont déjà été faites sur son territoire au PK 48 peu avant le bourg de Cacao au lieu-dit Saint-Michel. La compagnie minière Boulanger / Nord Gold avait investi un placer occupé par des clandestins. On l’écoute :

David Riché, maire de la commune de Roura

L’orpaillage illégal reste un point sensible, notamment depuis le dossier Montagne d’Or.
Un vent de protestation s’est par ailleurs levé quand la commission départementale des mines a tenté de se réunir le mercredi 15 avril dernier.
Le quorum non atteint a contraint son report. Elle devait statuer sur la prolongation et l’extension de surface d’une concession de la compagnie minière Espérance / Newmont.