"C’est la récompense du travail mené par le staff, le président, les joueurs et plus largement tous les acteurs du club", souriait Jean-Pierre Haabo, l’entraîneur de l’Etoile de Matoury, au coup de sifflet final. Grâce à une victoire sèche 3 buts à 0 face à l’ASC le Geldar de Kourou, les Matouriens décrochent leur premier championnat de Guyane (R1). Ils succèdent ainsi à l’Olympique de Cayenne, titré en 2020, dernier vainqueur de la compétition, puisque les deux saisons précédentes n’avaient pas pu aller à leur terme à cause du Covid.
Dans cette finale, l’AS Etoile Matoury s’est inscrite dans la continuité de ce qu’elle a proposé tout au long de la saison : une équipe solidaire, généreuse dans les efforts, juste techniquement et tactiquement efficace. Après avoir survolé son groupe avec 16 points d’avance sur le deuxième, Matoury faisait office de favori avant la finale. Et les joueurs ont répondu aux attentes, avec un score net et sans bavure, qui ne reflète pas pour autant la physionomie d’une partie disputée.
Une victoire logique, mais un score sévère
Sans surprises, les deux formations sont rentrées dans leur finale avec beaucoup d’envie. Le début de match est rythmé, avec des joueurs qui imposent beaucoup d’intensité dans les duels et qui tentent d’apporter de la verticalité dans le jeu. Mais les blocs sont bien en place et difficiles à bouger. Si les prises de risques se multiplient, le pressing du Geldar de Kourou ne parvient pas à tromper la vigilance de son adversaire, tandis que Matoury peine à trouver des espaces aux abords de la surface de réparation. La première mi-temps se solde d’un score nul et vierge logique, dans un match pauvre en occasions où le combat réside surtout au milieu de terrain.
Mais au retour des vestiaires, l’Etoile de Matoury va revenir avec de meilleures intentions en soignant ses transmissions, plus fluides et plus précises. Après avoir réalisé une belle parade à la 49ème minute, le gardien de Kourou concède l’ouverture du score une minute plus tard, à la suite d’un superbe mouvement collectif conclu d’une frappe croisée à ras de terre de Cerezo Haabo (50’, 1-0). Immédiatement, Kourou réagit en passant tout proche de l’égalisation à la 53ème minute. Le match s’emballe enfin, où les occasions s’empilent des deux côtés.
Dans cette partie très animée, c’est finalement l’Etoile de Matoury qui double la mise à la 70ème minute grâce à Doekoe Gordon, alors que le Geldar aurait dû bénéficier d’un pénalty quatre minutes plus tôt. Éprouvés physiquement, les Kourouciens sont de moins en moins lucides et ne parviennent pas à percer le rideau défensif matourien, malgré une volonté affichée d’aller de l’avant. À la 86ème minute, c’est Jules Haabo qui scellera définitivement le sort de cette finale en inscrivant le troisième et dernier but de la rencontre (3-0).
"On doit féliciter tout le monde"
Si la victoire de Matoury est méritée, le score ne reflète pas la physionomie du match. Dans le jeu, les débats étaient plus qu’équilibrés, et le Geldar de Kourou peut s’estimer lésé par une décision arbitrale litigieuse. Pour le capitaine du Geldar de Kourou, Souvenson Charlot, cette défaite a un goût amer :
Je pense que l’arbitre d’aujourd’hui était mauvais. Le pénalty non sifflé est le tournant du match. Maintenant, il faut féliciter l’Etoile, qui a bien joué et qui a mérité sa victoire. On a fait ce qu’on a pu, on reviendra plus forts l’année prochaine !
De son côté, le coach de l’Etoile de Matoury est fier : "Je pense que c’est mérité. Les joueurs sont contents, et c’est une belle récompense pour le staff, les sponsors, la mairie de Matoury qui nous a accompagnés pour les infrastructures. Il faut féliciter tout le monde pour ce travail-là, et je pense qu’ils vont continuer à nous aider pour la suite des évènements", indique-t-il.