Un signalement qui a permis de sauver une douzaine de vies et d'éviter une nouvelle tragédie maritime liée à l'immigration clandestine.
A Oiapoque, en début de semaine, les agents de la Police Civile de l'Amapá sont informés qu'une pirogue, avec à bord plusieurs passagers, tentera de rejoindre illégalement la Guyane. Le départ de expédition est prévu vers 12h30, mardi 12 octobre, depuis le débarcadère d'Oiapoque.
Les équipes de la Police Civile amapaense établissent donc une opération d’interception de l’embarcation, avec le soutien du 12e bataillon de la police militaire et de la police criminelle de l'Amapá.
La pirogue a à peine quitté les rives brésiliennes, que les forces de l'ordre se lancent à sa poursuite sur l'Oyapock.
« J'ai ordonné au pilote d'arrêter sa pirogue. Il a résisté et a continué sa route. Nous avons donc tiré plusieurs coups de semonce et, malgré cela, il n'était pas intimidé. Le pilote a jeté plusieurs objets dans le fleuve afin que le bateau soit plus léger et gagne de la vitesse pour s'éloigner plus vite. Comme il s'est rendu compte que cela ne fonctionnerait pas, il a flanqué à l'eau les passagers.»
Les voyageurs d'origine brésilienne se retrouvent ainsi dans l'eau, ballottés par le courant, abandonnés, tous sans gilet de sauvetage. Plusieurs ne savent pas nager et menacent de se noyer.
Les forces de l'ordre décident alors d'arrêter la poursuite des criminels et de porter secours en priorité aux victimes.
« Nous avons envisagé de poursuivre les passeurs, mais nous avons fini par nous rétracter pour sauver les personnes qui se noyaient. Nous avons renoncé à l'arrestation pour sauver des vies. »
Avec le pilote, les trois hommes soupçonnés d'être responsables de l'organisation de ce trafic réussissent à s'éloigner. Ils rejoignent la rive à la nage et s'enfuient dans la forêt, larguant la pirogue.
Identifiés par les policiers, "ces criminels feront l'objet d'une demande de placement en détention provisoire" a indiqué Charles Corrêa. La pirogue est saisie. Les passagers, eux, sont tous reconduits à Oiapoque.
« Récemment, nous sommes intervenus à la suite de naufrages au cours desquels de nombreuses personnes sont toujours portées disparues. C'est pourquoi nous essayons de lutter contre ce crime à la frontière. L'objectif est de démanteler le plus grand nombre de réseaux. »
Pendant la patrouille fluviale menée dans le cadre de l'opération Horus, plusieurs autres pirogues sont approchées. Selon les autorités, des mineurs sans autorisation légale sont contrôlés. Ils sont conduits au poste de police où une investigation sera amenée afin de savoir s'ils font l'objet d'un trafic
3000 comprimés de stéroïdes cachés dans une voiture
Le même jour, un homme de 37 ans a été interpellé pour trafic de drogue. L'arrestataion a eu lieu vers 8 heures du matin au poste de contrôle routier de la Police fédérale de la route (PRF) à Oiapoque.
Il transportait 3 000 comprimés de stéroïdes anabolisants, en vrac ou dans des flacons.
« Le suspect venait de Macapá. Au barrage routier, une policière a sifflé afin qu’il stoppe son véhicule, mais il n’a pas obéi. Il s'est dirigé vers Oiapoque. Deux véhicules l'ont alors suivi, puis intercepté. Les agents l'ont amené au poste de police d'Oiapoque, où la fouille du véhicule a été réalisée. Plus de 3000 comprimé de stéroïdes anabolisants ont été découverts dissimulés dans la carrosserie du véhicule, au milieu des fruits. »
Toujours selon le policier, l'homme aurait déjà été poursuivi par la justice pour trafic de drogue et violence domestique. Cette fois, il est accusé de trafic de drogue et d'atteinte à la santé publique.