Ce projet lauréat « AIBSI » en juillet 2022 de l’appel à projet du PI 4 « ExcellencesS sous toutes ses formes » a été porté par l’ancienne présidence de l’Université de Guyane. Il bénéficie de différents soutiens et a déjà obtenu un financement de 14 millions de l’Agence Nationale de Recherches.
Dans le consortium se trouvent la Collectivité de Guyane et son agence GDI, le CNES, tout comme l’IFREMER. Cet Institut Amazonien de la Biodiversité et de l’Innovation Durable devra remplir quatre grands objectifs académiques et sociétaux : préservation de la biodiversité, alimentation durable, santé globale et écoconstruction.
L’ambition affichée d’être une tête de pont de l’innovation amazonienne dans le monde
L’ancien président de l’UG, Antoine Primerose et Laurent Linguet, le tout nouveau président, sont sur la même longueur d’onde : coûte que coûte l’AIBSI doit aboutir et permettre à la jeune université guyanaise d’être une tête de pont de l’innovation amazonienne dans le monde.
« Les premières interactions avec les partenaires du plateau des Guyanes c’est-à-dire les universités de l’état de l’Amapa, du Surinam et du Guyana portent leurs fruits… Le sujet de la recherche les intéresse particulièrement comme celui de la formation avec le master international sur la biodiversité… » précise Antoine Primerose.
Le président Linguet insiste sur ce que va apporter cet institut à l’université :
« … L’ambition de ce projet est d’apporter une identité et une signature à l’université. Nous souhaitons qu’elle devienne l’une des meilleures du Nord de l’Amazonie et nous ambitionnons d’atteindre les meilleurs standards internationaux, d’attirer des partenaires de haut niveau, des chercheurs, des étudiants d’excellence, des enseignants qui vont participer aux formations qui seront déployées au sein de cet institut. On va développer des diplômes en co tutelle. Nous serons un véritable hub international où vont se faire des échanges de chercheurs, étudiants, d’enseignants venant de tous les pays du monde voire de l’ensemble de la planète pour leur dire que : travailler sur la biodiversité amazonienne c’est ici en Guyane que cela se fait. »
Une accentuation de la formation de haut niveau
L’impact de cet institut amazonien ne se limite pas à l’université rappelle Antoine Primerose. Il s’agit aussi de former des jeunes diplômés à haut niveau pour le besoin de main-d’œuvre, de compétences qui sont essentiels pour accompagner le développement du territoire. L’autre objectif à atteindre est celui de l’interaction avec le monde économique, en favorisant, notamment, l’émergence du centre d’ingénierie de Guyane grâce à une collaboration renforcée. Dans cette optique, il est aussi essentiel de mobiliser les étudiants sur le programme entrepreneurial dans le domaine de la biodiversité. Mais au cœur du projet intervient aussi la création d’un département d’innovation durable avec la nomination d’un directeur de l’innovation, des communicants scientifiques pour accompagner les porteurs de projets innovants.
Un common-lab est aussi prévu pour une meilleure diffusion des projets auprès des populations : « pour que les uns se nourrissent des autres qu’il s’agisse de savoirs traditionnels ou de ceux issus des laboratoires et qu’ainsi tous participent au développement global de l’innovation… »
Un master biodiversité innovation durable et société amazonienne d’ici 2024
L’IUT de Kourou forme au bachelor dans l’informatique, le génie civil et l’énergie. A Cayenne existe un département de sciences et technologies qui accueille 300 étudiants et forme en mathématiques, sciences de la vie et sciences pour l’ingénieur. Il s’agit d’un département scientifique relativement étoffé précise Laurent Linguet où des étudiants guyanais obtiennent leur licence. Le master international reçoit des étudiants venant essentiellement de l’Europe. Et dans le domaine de l’énergie, 20% des étudiants viennent des Antilles.
Le président Linguet martèle : « L’Institut amazonien est doté de 14M€ sur 10 ans. Il n’y en a pas beaucoup comme cela. Il sera le projet phare de l’Université ces prochaines années. Nous allons aligner une grande partie de nos activités autour de lui parce qu’il réunit tout ce qui va faire de l’Université de Guyane, une université de renommée internationale.» Et de conclure :
« Deux millions seront injectés tous les ans pour la recherche et pour financer des programmes de recherches multidisciplinaires, des bourses de thèses, des chaires d’excellence et soutenir la formation. Le master biodiversité innovation durable et société amazonienne sera effectif d’ici 2024. »