Mettre sous les feux des projecteurs « le menu végétarien », pour mieux comprendre l’impact de son alimentation sur la planète, c’est le défi que des lycéens ont décidé de relever. Les éco-délégués du lycée Melkior-Garré ont organisé une conférence-débat autour de l’alimentation durable. Un projet mené depuis plusieurs mois par cette quinzaine d’élèves, sous la direction de Carellia Lupon, la référente en éducation et développement durable au lycée Melchior Garré.
les éco-délégués ont tenu à travailler sur la loi Egalim en restauration collective, et l’obligation d’un menu végétarien minimum par semaine, et donc le lien entre cela et la cause environnementale
Carellia LuponRéférente en éducation et développement durable au lycée Melchior Garré
Les restaurants scolaires cayennais à l’heure du menu végétarien
La responsable de la restauration municipale de la ville de Cayenne, Georgette Darivon a tenu à participer à ce débat. Le végétarisme est au menu des écoliers, une fois par semaine selon les établissements scolaires. Elle affirme que c’est une machinerie lourde mais bien huilée, on parle de 1 400 kg de fruits pour la récréation, pour les 32 écoles gérées par la ville et les 11 000 élèves.
Un chef cuisinier aux petits soins pour les petits gourmets
Le chef cuisinier Pascal Danglades officie dans un établissement qui sert exclusivement des plats végétariens aux écoliers. Ils ont entre 3 et 11 ans, à chaque service, il leur fait découvrir différentes saveurs locales. Cela fait déjà 10 ans, qu’il assure un service de 250 couverts en moyenne le midi, au sein de l’école de la persévérance. Colombos végétariens, ratatouilles, gratins de dachines, l’essentiel pour lui est de ravir les petites, mais délicates papilles des écoliers.
« Je privilégie les produits locaux, pour certains le végétarisme c’est un choc, d’autres s’adaptent immédiatement et se régalent avec les saveurs locales, coco, oseille, etc. »
Pascal Dangladeschef cuisinier
Le menu végétarien à la conquête des étudiants
Le CROUS Centre Régional des Œuvres Universitaires et Scolaires de la Guyane a mis en place un menu végétarien depuis septembre 2024.
Il gère deux restaurants universitaires, un à Kourou (90 couverts ) et un autre à Cayenne sur le site du campus de Troubiran ( env 450 couverts).
Une enquête du CHC Centre hospitalier de Cayenne révélait qu’en 2022, 79% des étudiants ne mangeaient ni de fruits ni de légumes.
Cette même enquête révélait que 73% des étudiants boycottaient les fruits par manque d’argent.
Le Crous compte renforcer son offre en matière de restauration, afin de mieux répondre aux besoins des étudiants. Nous avons déjà des commissions menus et on compte avoir des ambassadeurs du goût.
Olivier Frenet,directeur du Centre Régional des Oeuvres Universitaires et Scolaires (CROUS) de Guyane.
Végétarisme et protection de la nature
Vanessa Izéros exerce depuis pus de 15 ans, en tant que nutritionniste en santé publique, avec une approche axée sur le bien-être et l’impact sociétal de l’alimentation. Elle valorise les produits locaux, anime des ateliers culinaires, des conférences et des actions de sensibilisation pour encourager une alimentation plus équilibrée et responsable.
L’alimentation a un impact direct sur notre santé et notre environnement : un repas omnivore émet en moyenne 3 kg de CO2, contre 1 kg pour un repas végétarien et seulement 0,5 kg pour un repas végétalien.
Vanessa IzérosNutritionniste engagée pour une alimentation durable
Un public éclectique, des étudiants, des lycéens, et des éco-délégués
Je pense que c’était important d’organiser cette conférence, car il y a un lien entre écologie et alimentation. Ma mère est végétarienne ça m’a permis d’avoir des informations pour savoir comment l’aider à manger sainement, pour qu’elle ne puisse pas avoir de carences.
Issac Moffettéco-délégué au lycée Melchior-Garré
Je suis éco-déléguée donc cette conférence a toute son importance dans ma mission. On a pu trouver des intervenants de choix, mais je pense qu’il faudrait aller plus loin, et réussir à mettre une alternative végétarienne par jour. Pas seulement un menu par semaine, mais au quotidien, car en plus ça réduit l’impact sur la nature, ça protège l’environnement quelque part de manger végétarien
Kealy-Anne MATHURINéco-déléguée au lycée Melchior-Garré