Objectif : empêcher les chercheurs d'or de circuler sur le Haut Maroni et calmer les ardeurs des villageois pour des rassemblements communautaires malgré le Covid-19.
Les chefs coutumiers avaient alerté la préfecture
Une situation tendue : des habitants voulaient barrer le fleuve pour empêcher les chercheurs d’or de venir travailler dans la région.Devant la colère et l’inquiétude des villageois, la présence toujours importante des garimpeiros et les risques d’une épidémie de coronavirus, la préfecture de Guyane, la gendarmerie et les Forces Armés déclenchent un nouveau dispositif de contrôle à Taluen.
Les questions liées aux risques épidémiques
Dans ce village situé au Sud de la Guyane, au coeur du Parc Amazonien, la visite des autorités était attendue déclare Pinki Anawiklae le porte parole du village de Twenké :Ca nous a rassurés. On a apporté des réponses à toutes nos inquiétudes.
Toutes les problématiques liées au Covid-19 ont été abordées.
Comme on est frontalier avec le Suriname, la rivière est considérée comme une zone internationale donc c’est plus difficile à contrôler.
Ici, les gens ne comprennent pas toutes les directives liées aux mesures de protection contre le coronavirus.
Un poste d'opérations avancées opérationnel à Taluen 24 h sur 24
Stéphane Bras, Commandant de la gendarmerie de Guyane revient sur le dispositif du poste d’opérations avancées mis en place depuis le 8 Avril à proximité du village de Taluen.Ce poste avancé est installé depuis 10 jours maintenant. Il a une double vocation : d'abord lutter contre l’orpaillage illégal en gênant et en empêchant les orpailleurs illégaux de circuler sur le fleuve. Le 2ème objectif est de rassurer la population amérindienne.
Ce qui est sûr, c’est que l’activité d’orpaillage n’a évidemment pas cessé dans le cadre de la crise du coronavirus. Pour autant, elle n’a pas augmenté et notre intention n’a jamais été de nous désengager de cette mission.
Au delà de l'orpaillage illégal qui sévit dans cette région, les villageois rencontrent aussi des problèmes liés cette fois au confinement demandé par le gouvernement.
Des ravitaillements depuis le littoral mais ici tous les produits coûtent chers
Kindi Opoya, habitante de Taluen nous explique les difficultés rencontrées par les habitants des villages Amérindiens du haut Maroni pour le ravitaillement alimentairePour moi, c’est très difficile depuis un mois parce qu’on n’a pas de ravitaillement en congelés, on ne peut pas aller à Maripa-Soula pour faire les courses.
J’ai 5 enfants à la maison à nourrir et comme il n’y a pas d’école, je dois faire tous les repas. C’est très difficile pour moi. Pour les autres, je pense que c’est la même chose.
Contrôles aussi pour les villageois
Si les amérindiens sont des citoyens à part entière qui ont droit à la protection, ce sont aussi des citoyens responsables, déclare le préfet de Guyane Marc Del Grande. Ils doivent eux-mêmes respecter les règles du confinement, éviter les rassemblements festifs, alcoolisés, footballistiques ou les rassemblements évangéliques. C’est absolument impossible à accepter dans la période actuelle.
Avec ce poste de contrôle, 3 gendarmes et 8 militaires des Forces Armées de Guyane assurent désormais une présence permanente et les miltaires bénéficent pour le moment des installations du Parc Amazonien de Guyane, précise Stéphane Bras, le commandant de la gendarmerie de Guyane.
Quand le parc reprendra ses activités, on réétudiera la pertinence de le maintenir ici.
Le dispositif de lutte contre l’orpaillage, c’est un dispositif qu’on doit adapter en permanence car l’adversaire lui aussi s’adapte en permanence.