Des squats détruits à Matoury. Un terrain sous surveillance jusqu’en 2027 pour un projet immobilier de 1500 logements.

Un maison démolie au squat St Pierre

7 maisons détruites. Promoteurs et propriétaires évacuent les occupants. D'autres destructions programmées. Le terrain sera gardé pour éviter toute nouvelle occupation.

La pelle mécanique se fraye un chemin dans un espace encore boisé de 35 hectares. Sur sa route, l’engin détruit aussi de frêles habitations. Quelques tôles et quelques planches en guise de maison. L'action des promoteurs et des propriétaires de ce terrain de 35 hectares. Ils ont le projet d'y construire 1500 logements.
Les dernières terres encore libres sur les 70 hectares que comptent la parcelle. 

Les promoteurs sur le terrain squatté

"L’idée, c’est pouvoir sécuriser une zone" précise Olivier Mantez, l'un des promoteurs

On a démolit 7 maisons. On va terminer de sécuriser la parcelle. On va faire garder les terrains pour les laisser libres de toute occupation.

Olivier Mantez , président de SODIM Guyane

Une parcelle de Cogneau-Lamirande

La pelle mécanique creuse un fossé pour éviter toute nouvelle intrusion dans le secteur. Le promoteur Olivier Mantez tient dans ses mains un panneau indiquant propriété privée, défense d’entrer. Impatient de pouvoir le placer le long du terrain qui vient d’être dégagé et sécurisé.

Le terrain sous surveillance

Juste derrière la tranchée faisant office de barrière, des centaines de squats. Ce terrain n’est plus accessible aux promoteurs. Les propriétaires devront poursuivre leurs requêtes devant la justice pour pouvoir récupérer leurs terres.

Les toutes 1eres procédures ont eu lieu en 2009. Elles n’ont pas abouti à des expulsions, malgré les décisions de justice. Les propriétaires n’ont pas reçu l’aide de la force publique pour faire évacuer leurs terrains.Les occupations illégales se sont poursuivies. 

Une des maisons du squat St Pierre

Une OIN devait pourtant être créée sur cette parcelle. Une opération d’intérêt national: construire des logements sociaux et un nouveau quartier. Le projet est aujourd’hui compromis.

C’est un problème de l’état. Nous, on ne peut pas gérer cela. Il y a trop de squats. C’est à l’état de procéder aux démolitions. On est cohérent. Il y a 70 hectares, ça va se traiter au fur et à mesure. On va faire des opérations tiroirs de façon à reloger ici les personnes en situation régulière dans des logements décents d’ici une dizaine d’années.

Olivier Mantez, l'un des promoteurs

Le squat St Pierre

Quelques habitants du squat St Pierre sont venus s’informer. Inquiets pour leurs maisons.

Sont-ils être concernés par les démolitions ?

Jean-Baptiste, 35 ans, vit ici depuis 3 mois. Il vivait auparavant dans le quartier de Cogneau-Lamirande, juste à côté du squat. 

Ils nous ont dit qu’on pouvait rester là pour l’instant, mais qu’il ne fallait pas aller habiter de l’autre côté. On leur dit merci beaucoup.

Un des occupants du squat St Pierre

Daniel Fermon

Daniel Fermon assiste aux opérations. C’est le directeur général de la sécurité, de la réglementation et des contrôles de la préfecture de Guyane. La gendarmerie et la Police Aux Frontières sont aussi présentes.

Des étrangers en situation irrégulière ont été arrêtés dans le squat. Les autorités s’intéressent également aux marchands de sommeil déclare Daniel Fermon.

Certaines personnes identifiées ici nous disent avoir acheté ces terrains. Avoir eu le droit de s’installer. Ca profite forcément à quelqu’un. On n’achète pas un terrain de la main à la main. On va travailler avec le parquet pour s’attaquer aux marchands de sommeil.

Daniel Fermon, directeur général de la sécurité, de la réglementation et des contrôles.

D’autres démolitions auront lieu la semaine prochaine dans le secteur. Le site de 35 hectares sera clôturé et surveillé quotidiennement jusqu’en 2027. Date de la construction annoncée des 1500 logements.

Le reportage de Jocelyne Helgoualch : 

Squat Saint Pierre : 1ers coups de pelleteuse, mais pas d'expulsion.