Recrudescence de la coqueluche à Saint-Laurent du Maroni : le rattrapage vaccinal se prépare

La PMI de Saint-Laurent du Maroni.
Comment va se déployer l’opération de rattrapage vaccinal à Saint-Laurent du Maroni ? A la CTG, le service de la PMI, la Protection Maternelle et Infantile, se prépare. Face à une recrudescence de la coqueluche, des personnels soignants de la réserve sanitaire de Santé publique France arrivent en Guyane début février.

Leur mission sera de mener une opération de rattrapage vaccinal, notamment à Saint-Laurent du Maroni.

Face à une recrudescence de la coqueluche, des personnels soignants de la réserve sanitaire de Santé publique France arrivent en Guyane début février. Depuis août 2024, 18 cas de coqueluche, dont deux décès de nourrissons, se sont produits à Saint-Laurent du Maroni.

Élargir les horaires

À la CTG, le service de la PMI, la Protection Maternelle et Infantile, prépare cette opération de rattrapage vaccinal. "Nous allons augmenter les plages horaires de vaccination pour répondre à la demande des usagers, explique Josiane Dupré, chef de pôle enfance famille et santé à la Collectivité Territoriale de Guyane. Nous allons mettre à disposition des moyens pour permettre aux autres opérateurs d’intervenir au sein de nos centres, y compris à Mana et Grand-Santi. Nous mettrons aussi à disposition des doses de vaccins".

Le stockage des vaccins

La PMI de Saint-Laurent possède une chambre froide qui peut accueillir jusqu’à 10 000  doses de vaccins. 

Nous avons une pharmacie territoriale qui va doter tous les centres de PMI et nous avons un stock tampon sur nos 22 centres. Nous avons aussi un approvisionnement hebdomadaire. Nous ne sommes pas à court, il faudra ensuite adapter les commandes.

Josiane Dupré, chef de pôle enfance famille et santé à la Collectivité Territoriale de Guyane

Trois semaines de rattrapage

Dès le 4 février, une quinzaine de personnels soignants va mener cette importante campagne de vaccination contre la coqueluche à la PMI, au Chog et dans les quartiers informels de Saint-Laurent du Maroni, en partenariat avec la Croix Rouge. Cette campagne va durer trois semaines.

La PMI de Saint-Laurent du Maroni.

Vers la vaccination des femmes enceintes à la PMI

En temps normal, la PMI de Saint-Laurent du Maroni vaccine chaque mercredi une soixantaine d’enfants dans ses locaux, excepté en ce moment car l'unique médecin est en vacances.

"Habituellement, il y a des rendez-vous en semaine, le médecin et l'infirmière vaccinent, détaille Josiane Dupré. Jusqu’à présent, on ne vaccinait pas de femmes enceintes en PMI, mais dans ce contexte, nous y pensons, car les sages-femmes de la PMI pourraient être en mesure de le faire".

La faible couverture vaccinale dans l’Ouest

La PMI de Saint-Laurent comprend des sages-femmes, des infirmiers, des infirmiers puériculteurs, des auxiliaires de puéricultures, et seulement un médecin. "Nous devrions en avoir quatre, mais trois n’ont pas été remplacés, déplore Josiane Dupré qui estime que la faible couverture vaccinale à Saint-Laurent du Maroni est en partie due "au désert médical". "En PMI, il est particulièrement difficile de recruter les médecins", ajoute-t-elle.

La faible couverture vaccinale s’explique aussi par la précarité. "Il y a des personnes sans couverture sociale et sans papier donc elles craignent qu’en venant dans les institutions elles puissent être appréhendées", remarque-t-elle. La CTG rappelle qu’en PMI, il n’y a pas d’avance de frais et les actes sont gratuits.

Une bactérie très contagieuse

La coqueluche est due à une bactérie et est très contagieuse. Une personne contaminée transmet la coqueluche à 15 autres personnes en moyenne, selon l’Institut Pasteur. La contamination se fait par voie aérienne. Il s’agit d’une maladie respiratoire qui se manifeste d’abord par un nez qui coule, puis une forte toux et des difficultés à respirer. Dans la majorité des cas, il n’y a pas de fièvre.

La stratégie vaccinale

L’ARS rappelle que pour "faire face à cette épidémie, la stratégie la plus efficace reste la vaccination". Elle invite aussi tous les professionnels de santé a déclaré les cas de coqueluche qu’ils identifient.

Pour rappel, la politique vaccinale contre la coqueluche repose sur 3 stratégies complémentaires :

  • La primovaccination précoce et obligatoire des nourrissons à partir de l’âge de 2 mois et l’administration de rappels recommandés jusqu’à l’âge adulte ;
  • La vaccination des femmes enceintes dès le second trimestre de grossesse, en privilégiant la période entre 20 et 36 semaines d’aménorrhée ;
  • La vaccination des personnes susceptibles d’être en contact étroit avec le nourrisson durant ses 6 premiers mois de vie (stratégie dite du cocooning).

Par ailleurs, la vaccination est également recommandée pour les publics suivants :

  • Les personnes immunodéprimées ou les personnes souffrant d'une maladie respiratoire chronique ;
  • Les professionnels soignants et étudiants des filières médicales et paramédicales ;
  • Les personnes travaillant en contact étroit et répété avec les nourrissons âgés de moins de 6 mois et plus généralement les professionnels de la petite enfance.