Près de 200 personnes étaient rassemblées ce samedi 16 novembre, à la salle Firzé, à Macouria. Leur point commun : tous sont descendants de Man Nika. Mère de dix enfants, Ernestine Catherine Aliska, dit Man Dika, aurait eu 146 ans cette année.
Regardez le reportage de Guyane La 1ère :
Onze générations
Ses descendants ont créé récemment l’association Fanmi Man Nika, et ont organisé cette grande rencontre généalogique de la 1ère à la 11ème génération.
Certains d’entre eux ont remonté le temps pour former l’arbre généalogique de leur aïeul. Ce samedi, ils ont restitué leurs travaux. "J’ai eu la chance de tomber sur des cousins et cousines motivés pour organiser avec moi cette réunion de famille au moins une fois par an, mais ça demande un an de travail", sourit Ernestine Bocage, petite-fille de Man Nika, à l’origine de cette rencontre.
Des années de recherches
Avec d’autres descendants, elle a participé aux travaux de recherches ces dernières années. "Il y a des informations qu’on trouve facilement aux archives et d’autres plus difficiles comme retrouver les gens et les contacter", explique Ernestine Bocage, loin d’être découragée.
Travailler sur les familles, c’est travailler sur l’Histoire
Selon elle, "il est important de réunir les générations, important que les familles se connaissent".
Travailler sur les familles, c’est travailler sur l’Histoire de la Guyane et le lien entre les anciens et les plus jeunes. C’est recréer une cohésion sociale et familiale.
Ernestine Bocage
Pour Coralie qui fait partie des dernières générations, c’est aussi "important de connaître la famille et les autres générations". "On se doutait que la famille était nombreuse mais là on a la confirmation", s’amuse la jeune femme.
Sinnamary, Iracoubo et Kourou
"J’ai découvert qu’il y avait pas mal de gens que je connaissais très bien sans savoir que c’était mes cousins, sourit aussi l'arrière petit-fils de Man Nika, Hendy Chocho, chanteur du groupe Dokonon. Quand on m’a contacté pour participer à la journée, j’étais de suite emballé, il s’agit des miens".
Les descendants sont tous originaires de Sinnamary, Iracoubo et Kourou. Pour s’y retrouver ce samedi, tous portaient une couleur liée à l’un des dix enfants de Man Nika.
1 100 personnes identifiées
Les organisateurs ont aussi expliqué que leurs travaux de recherches généalogiques n’avaient porté que sur la branche de la mère, et pas sur celui son époux Arthur Stanislas.
"On a pu mettre un visage sur notre grand-mère, on a appris qu’elle avait deux frères partis à la guerre et on a aussi appris que notre arrière-grand-mère était amérindienne", se réjouit Régine Ringuet, petite-fille de Man Nika, qui a participé aux recherches.
Parmi les descendants de Man Nika, il y a aussi beaucoup d’artistes, de peintres et de musiciens. Selon les organisateurs, cette rencontre généalogique n’est qu'un début. Les recherches ont permis d’identifier près de 1 100 personnes, uniquement du côté d’Ernestine Catherine Aliska.