Saint-Elie : deux recours contre les arrêtés préfectoraux autorisant la mine d’Auplata

Vue de l’usine de la compagnie minière Auplata implantée à Saint-Elie.
La mine d’Auplata à Saint-Elie, sur le site de Dieu-Merci, utilise du cyanure pour séparer l’or du minerai brut. Il s’agit de la première usine de ce type en exploitation sur notre territoireD. Deux associations attaquent en justice les arrêtés préfectoraux qui ont autorisé cette installation.
Pour extraire l’or de Dieu-Merci, à Saint-Elie, la compagnie Auplata a construit une usine. L’installation permet de recueillir le métal précieux à l’aide d’un procédé chimique qui utilise une substance toxique, le cyanure.
Une première en Guyane.
Manouchka Ponce, coordinatrice Guyane Nature Environnement

France Nature Environnement et Guyane Nature Environnement attaquent en justice les deux arrêtés préfectoraux qui ont autorisé cette production.
 

« En 2015 déjà, l’étude d’impact était insuffisante, la consultation du public n’était pas suffisante, et l’autorité environnementale à l’époque n’était pas indépendante, et en 2019 – au regard des changements qu’il y a eu sur l’installation – on considère qu’il y aurait dû avoir une nouvelle étude d’impact, une nouvelle autorisation d’exploiter avec une nouvelle enquête publique » 17

Manouchka Ponce, coordinatrice Guyane Nature Environnement

 

Les associations environnementales dénoncent notamment une capacité de stockage de cyanure qu’elles jugent trop importante. Les eaux de rejets seront contenues dans des bassins dont les digues concentrent aussi toutes les inquiétudes.
 

« Là je crois qu’on est à 2,8 tonnes de cyanure sous forme liquide. [...] On sait que c’est extrêmement dangereux. Avec les effets du changement climatique on a nécessairement des épisodes pluvieux qui sont plus intenses et leur fréquence qui est plus importante également. Et ça augmente considérablement le risque de rupture de digue ».

Manouchka Ponce, coordinatrice Guyane Nature Environnement


Un point d’autant plus sensible que le site d’Auplata se trouve à 5 km en amont de la réserve naturelle nationale de la Trinité.
Pour les services de l’Etat, les modifications apportées au projet ont bien fait l’objet d’un examen sur la base d’une étude effectuée par l’Institut de l’environnement industriel et des risques, l’Ineris.
 

« Le processus industriel respectait bien les conditions qui étaient fixées par la réglementation. Ces modifications n’ont pas été jugées substantielles, c’est la raison pour laquelle il n’y a pas eu de nouvelle demande d’autorisation environnementale ni même de nouvelle étude d’impact ».

Paul-Marie Claudon, secrétaire général des services de l’Etat en Guyane


Les recours engagés n’ont pas de caractère suspensif, l’opérateur minier peut donc  pour l’instant poursuivre son activité.
 
Paul-Marie Claudon, secrétaire général des services de l’Etat en Guyane