Vous les avez sûrement entendus ces derniers jours. Cinq aéronefs ont été déployés en Guyane le 11 novembre dernier pour assurer la protection aérienne du lancement de la fusée Vega 20. Il s’agit de 3 avions Rafale, 1 avion Awacs et 1 avion ravitailleur envoyés par les forces armées de l’Air et de l’Espace. Ils quitteront le territoire le 19 novembre, soit 3 jours après le lancement de la fusée.
Opération BUBO, pour la protection du lancement de Vega 20
Cela fait plusieurs semaines que les forces armées de l’Air et de l’Espace, mais aussi l’armée de Terre, se préparent à l’opération BUBO. Ce dispositif permettra d’assurer la sureté aérienne, terrienne et maritime du centre spatial Guyanais durant le décollage de la fusée Vega 20, prévu dans la matinée du 16 novembre.
Ce n’est pas la première fois qu’un tel dispositif est déployé en Guyane. La dernière fois remonte à 2019, selon le Colonel Fleury, commandant de la base aérienne 367 "Capitaine François Massé" (Cayenne-Rochambeau). Par ailleurs, si vous les entendez depuis quelques jours, c’est parce que l’armée profite de la présence de ces cinq aéronefs pour réaliser des missions.
"Ils sont utilisés pour les entrainements et pour soutenir les forces armées de Guyane", explique le Colonel Fleury. Ce dernier représente également la Haute autorité de Défense Aérienne en Guyane. Il organise et coordonne la protection aérienne du territoire, notamment celle du CNES.
Les missions des aéronefs lors du dispositif de protection
Ces avions militaires auront des rôles précis lors de l’opération BUBO. Les trois avions Rafale, venues de la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan, seront chargés d’intercepter tout avion qui poserait problème. En effet, le décollage s’effectuera dans une zone sécurisée et interdite. Même si cette zone est étendue à cette occasion, les forces armées doivent s’assurer qu’aucun aéronef n’y circule, dans le cas où il serait perdu par exemple.
Quant à l’avion ravitailleur C-135, envoyé par la base aérienne 125 d’Istres, il aura pour mission de réapprovisionner les autres aéronefs en carburant ou autre. Il leur permettra de rester plus longtemps dans l’air. Enfin, grâce à l’avion Awacs, de la base aérienne 702 d’Avord, les forces de l’armée pourront voir "mieux et plus loin". Ces aéronefs seront pilotés par des officiers et sous-officiers de l’armée de l’Air et de l’Espace venus d’Hexagone.
Ce sont des jeunes extrêmement enthousiastes et professionnels qui assureront très bien la sécurité aérienne du centre spatial lors du lancement de Vega 20.
Des satellites militaires seront mis en orbite
"Pourquoi un tel dispositif ?", demanderez-vous. Eh bien, le lanceur Vega mettra en orbite trois satellites militaires, c’est la raison pour laquelle ce lancement nécessite une haute protection. Ce sont des "satellites militaires de renseignement avec une capacité majeure pour l’armée française", explique le Colonel Fleury. Ces appareils servent à fournir des informations sur les forces armées de l'extérieur. Grâce aux connaissances que l’armée française aura en sa possession, elle sera capable de "réagir de manière autonome", assure la Haute autorité de défense aérienne en Guyane.