Les arbres morts de Petit Saut, ressource de la future plus grande centrale de biomasse de Guyane

La barge Angélique de la société Triton
La future plus grande centrale biomasse de Guyane est en construction à Sinnamary, à Petit Saut. C’est un projet innovant : récupérer les arbres morts de la retenue pour en faire du bois de charpente et de l’énergie. Si le projet Triton est soumis à nombreuses études afin de minimiser les impacts de la coupe des arbres sur l’’environnement, le projet inquiète malgré tout de nombreux guides touristiques. La société s’est engagée à travailler uniquement sur des zones ou l’impact sur la faune devait être préservé.

Le bateau de la société Triton nous conduit vers une barge qui exploite les tous premiers arbres du lac de Petit Saut situé sur la commune de Sinnamary. A perte de vue, les cimes des bois forment le paysage d’une forêt engloutie. La retenue de Petit Saut est le plus grand lac d’Europe, plus de trois fois la ville de Paris. 310 kilomètres carrés de forêt primaire ont été ennoyés en 30 ans, depuis la mise en eau  du barrage hydroélectrique de Petit Saut en 1994.

Tous ces arbres représentent une immense ressource : 4 millions de mètres cubes de bois que la société Triton a commencé à exploiter pour développer une centrale électrique innovante : une technologie déjà utilisée au Panama, au Ghana et en Malaisie.

Petit Saut : une fortune sous l’eau

Le lac a conservé intact de nombreuses essences d’arbres, des bois précieux. La directrice générale de Triton Guyane, Marion François suit de près les opérations de découpage des bois de la retenue.

Marion François directrice générale de Triton Guyane

"Cela va nous permettre de sortir par an 9000 mètres cubes de bois sciés et ces 9000 mètres cubes pourraient contribuer à la construction de 5000 logements en Guyane."

La retenue de Petit Saut et ses centaines d’îles sont devenues le refuge de milliers d’oiseaux, de singes, de biches, de jaguars, de loutres et de caïmans. Le site est aujourd’hui de plus en plus fréquenté par des touristes et de nombreux visiteurs venus observer le spectacle de Petit Saut. Des guides touristiques travaillent aussi sur la retenue. Beaucoup sont inquiets des conséquences de l’arrivée de Triton sur le lac. L’Office français de la biodiversité avait également émis un avis défavorable au projet. 

Comment concilier respect de l’environnement et projet industriel ?

Pour que le projet soit accepté, le dossier a été l'objet de nombreuses études afin d'évaluer les conséquences de l’exploitation sur l’environnement. Pour minimiser les impacts, Triton ne pourra travailler que sur la moitié du lac.

La société Triton s’est aussi engagée à mettre en place de nombreuses études pour s’assurer de ne pas perturber l’équilibre du lac et de son environnement précise sa directrice.

Les premières grumes coupées du lac de Petit Saut

"Les mesures que nous avons proposées ont été approuvées car elles ont été jugées suffisamment efficaces pour que l’impact de Triton soit le plus limité possible. On doit faire un suivi de la qualité de l’eau, un suivi des poissons, du mercure. On a aussi la prise en compte de protocoles de suivi de la présence d’espèces protégées afin de mettre en place des zones d’exclusion."

La future plus grande centrale biomasse de Guyane

Le projet Petit Saut doit répondre à deux objectifs : produire du bois et de l’énergie.

La société Triton s’est associée à Voltalia qui exploitera la future centrale biomasse. Elle permettra de fournir 10 mégawatts, soit 8 % des besoins électriques du littoral guyanais.
Le site doit démarrer son activité en 2025. L’exploitation des bois de Petit Saut est prévue pour une durée de 25 ans.

La future usine Votalia de Petit Saut