Malgré des styles différents mais, disent-elles, qui se complètent, Gersi Reis, Sylvie Canon et Karen Hodicq ont su créer une harmonie particulière notamment dans le tableau de l’affiche réalisé à trois mains.
Frida Kalho, la célèbre peintre mexicaine du siècle dernier, modèle de créativité et de résilience leur a donné cette occasion. Sylvie Canon a eu l’idée de cette exposition collective et surtout de réaliser cette œuvre commune. Cela donne un portrait singulier, un regard croisé intrigant qui happe l’imaginaire.
Gersi Reis qui est très appréciée pour ces portraits féminins a tout de suite adhéré au projet :
« Nous travaillons sur du figuratif comme sur l’abstrait en exploitant l’image des femmes. C’est aussi un hommage aux artistes féminins de la Guyane. Je suis heureuse de présenter mes toiles, la femme est le fil rouge de ma créativité »
Le tableau Frid’Amazonienne
À son arrivée en Guyane, il y a 6 ans, Sylvie Canon a tout de suite aimé, les portraits abstraits et décalés de Gersi Reis. Tout le contraire de son travail figuratif :
« J’expose peu. Ces dernières années, travaillais plutôt sur des sachets de thé. Mais depuis quelques temps, j’ai repris la peinture classique sur toile. J’étais taraudée par l’envie de réaliser une partition picturale qui allie nos différentes démarches. Et j’ai proposé que nous fassions un portrait de Frida Kalho, une égérie, une sorte d’influenceuse, une femme aux valeurs humaines aussi bien engagées qu’artistiques. Une personnalité qui représentait bien la femme forte guyanaise. Tout le monde pouvait la reconnaître en sachant qu’il y aurait un côté complètement décalé. J’ai travaillé sur le fond pour rappeler l’Amazonie, fait une partie du visage et demandé à Gersi de faire l’autre. »
Pour apporter la touche finale à cette composition collective, Gersi Reis a sollicité Karen Hodicq qui se situe plutôt dans une démarche abstraite. Participer à cette exposition collective a été un véritable défi pour cette artiste qui poursuit actuellement une démarche réflexive sur elle-même :
« Je suis très à l’écoute de ce que la vie nous amène. J’habite dans la nature et cela m’inspire. Cela m’a aidé à finir ce portrait et ainsi marquer de ma touche personnelle cette création. J’ai réalisé le colibri, les fleurs de la chevelure de Frida Kalho que j’aime beaucoup, c’est une femme extraordinaire, très passionnée qui a su transformer les événements très durs qu’elle a vécu. Je me reconnais dans cette résilience, cette capacité à rebondir pour être plus forte ».
Karen Hodicq ne s’interdit rien, peint, fait des collages : « Je n’ai pas envie d’être inscrite dans un style particulier. Je fais de la peinture intuitive, j’ai besoin de sentir la peinture avec mes doigts… ».
Cette exposition est visible depuis le 4 novembre au centre Pagaret à Montjoly, elle va durer jusqu’au 22 novembre.