Karine Claireaux souhaite ouvrir le réseau Compostplus aux territoires d'Outre-mer

Le maire de Saint-Pierre a été élue présidente du réseau national pour la collecte et la valorisation des biodéchets la semaine dernière dans la région bordelaise. Karine Claireaux revient sur les raisons pour lesquelles elle a accepté de prendre la présidence de Compostplus.

À l'occasion de l'édition 2019 des journées territoires et biodéchets qui se sont déroulées à Saint-Denis-de-Pile en région bordelaise la semaine dernière, Karine Claireaux a pris la succession d'Alain Marois à la tête du réseau Compostplus

Un réseau fort de ses 38 collectivités membres et qui représente aujourd'hui sur tout le territoire national 13,6 millions d'habitants. Co fondateur de Compostplus, Alain Marois en était son président depuis 2014. Il vient de céder sa place à Karine Claireaux. 

SPM la 1ère : Pourquoi la ville de Saint-Pierre a-t-elle adhéré au réseau Compostplus 

Karine Claireaux : Notre adhésion à ce réseau date de 2016. La mairie de Saint-Pierre avait besoin de s'appuyer sur une équipe qui avait une expertise sur la collecte et la valorisation des biodéchets. Il se trouve que Compostplus est un réseau de techniciens et d'élus qui œuvrent ensemble pour trouver des solutions. L'objectif n'est pas politique. Le but est de ramener à la terre tout ce qui est biodéchet avec la fabrication de compost.

SPM la 1ère : Pourquoi avez-vous accepté de prendre la présidence de Compostplus

Karine Claireaux : Je connais Alain Marois, le président sortant, depuis notre adhésion au réseau Compostplus en 2016. Il a suivi de près tout ce qui a été fait à Saint-Pierre et Miquelon sur la gestion des déchets. Il souhaitait pour lui succéder quelqu'un qui s'était investi pour la mise en place du traitement des déchets dans sa propre communauté. Il souhaitait aussi quelqu'un qui connaissait l'administration et les ministères. Ma mission est donc notamment de faire perdurer le réseau, de garder nos adhérents et même de contribuer à son essor sur la métropole mais aussi en Outre-Mer. Quand Alain Marois a pris la tête de Compostplus en 2014, il y avait 9 collectivités adhérentes contre 38 aujourd'hui. Et puis, il y a cette obligation qu'auront tous les territoires européens à partir du 31 décembre 2023 de traiter l'ensemble des biodéchets. Il nous reste donc peu de temps pour convaincre les habitants et les professionnels de passer à la vitesse supérieure de manière volontaire pour le traitement des déchets biodégradables et ce, avant que la législation ne les y contraigne. Il nous faut expliquer l'intérêt d'aller vers le compost ou encore la méthanisation selon les régions. À Saint-Pierre et Miquelon, nous avons fait le choix du compost parce que localement le sol est pauvre et cela peut servir, ici comme ailleurs, aux agriculteurs ou dans les potagers par exemple. 

"Nous devons avoir une vision territoriale de la gestion des déchets" - Karine Claireaux Présidente du réseau Compostplus


SPM la 1ère : Quels sont les objectifs de la ville de Saint-Pierre concernant le traitement des biodéchets ?

Karine Claireaux : L'objectif premier, c'est que toute la gestion des déchets opérée par la ville de Saint-Pierre, soit étendue à l'ensemble de l'archipel. Nous devons avoir une vision territoriale du traitement des déchets. Pour ce faire, il nous fallait consolider Saint-Pierre avant de pouvoir proposer un modèle adéquat aux élus de Miquelon. Par ailleurs nous venons d'inaugurer notre nouveau bâtiment pour le tri sur le site de la déchetterie. Ca a libéré de la place dans les locaux dédiés au compost et permis la mise en service du biodigesteur. On peut donc traiter plus de matière organique notamment des déchets d'abattage, de boucheries, de commerces d'alimentation qui sont parfois des pièces plus grosses que les simples déchets de table. Il est par contre demandé de bien retirer les emballages plastiques avant de les déposer sur le site de compostage et non plus à la décharge. Ces nouveaux biodéchets vont donc pouvoir être traités et en prime, ils vont venir enrichir un peu plus notre compost. Ce compost que l'on vend aux particuliers pour leur potager ou encore les serres et qui est aussi proposé aux agriculteurs de Miquelon.