L'accès à la mine de Thio toujours bloqué par un collectif d'habitants

Massif de nickel de Thio en Nouvelle-Calédonie
Onzième jour de blocage, ce jeudi, sur les sites de la SLN de Thio par un collectif d’habitants. L’activité sur mine est à l’arrêt. Les riverains de la tribu de Saint-Philippo II et deux quartiers voisins réclament la réfection des routes, dégradées par les camions de la mine. Pour l’instant, les discussions n'avancent pas.

Le collectif des habitants de la tribu de Saint-Philippo II et de deux quartiers voisins, à Thio, ne lâchent pas la pression. Il le répète : les accès aux sites SLN resteront bloqués tant que les travaux routiers n’auront pas commencé. Depuis onze jours, ce jeudi 11 avril, ils empêchent l'accès à la mine. Pour Sylvio Moindou, le porte-parole du collectif, il n’y a pas de compromis possible : " ça touche des milliards là-bas en Métropole, ils nous prennent pour des moins que rien. La route ne coûte même pas 500 millions. Les camions de 50 tonnes, c'est ça qui détruit la route. Ils conduisent ici avec une dérogation."

Le collectif demande les travaux de réfection d’une route municipale. Celle-ci est empruntée par les camions de la SLN pour transporter son minerai de nickel, depuis les deux mines jusqu’au quai de chargement.

Ces routes sont dégradées. La SLN, la province Sud et l’Etat ont accepté de les réhabiliter. Suite au premier blocage, ils ont signé une convention de financement prévoyant des travaux en deux tranches. Mais compte tenu de la situation financière fragile de la SLN, les travaux pourraient prendre plus de temps.

450 millions de francs

Sur les 450 millions de francs nécessaires à cette réhabilitation, la SLN a versé un tiers du budget et proposé d’étendre le calendrier jusqu’en 2025. Le collectif d'habitants s'y est opposé.

 "C'est beaucoup de travail administratif pour mettre en place les travaux, on a pris beaucoup de retard", atteste Jean-Patrick Toura, le maire de Thio.

La mairie de Thio, qui doit lancer l’appel d’offres, a donc pris beaucoup de retard et les travaux n'ont pas débuté au 1er avril. 

266 employés

En attendant le déblocage, 266 employés attendent de reprendre le travail. Ils sont, depuis lundi, soit déclarés en "absence forcée non rémunérée", soit en "congés" ou en "télétravail", selon les postes.

Le directeur de la SLN général Jérôme Fabre appelle à l’apaisement : " il y a aussi peut être des incompréhensions et j'espère qu'a travers les discussions en cours tout le monde va bien comprendre la situation et qu'il y aura un apaisement. "

La SLN accuse une perte d’environ 140 millions de francs depuis le début du blocage.