Dans sa dernière livraison intitulée "Panorama 2020 de Saint-Pierre et Miquelon", l'IEDOM note que l'économie locale connaît "un essoufflement depuis plusieurs années". Un essoufflement économique dont les causes seraient à rechercher dans "les contraintes structurelles telles que le déclin démographique (-0,3 % en moyenne par an depuis 1999), la population vieillissante et l’étroitesse du marché local". Des tendances lourdes qui constituent des freins au principal moteur économique local, c'est à dire la croissance.
Baisse et vieillissement de la population
La population de l’archipel est estimée en 2018 (derniers chiffres officiels) à 5 985 habitants, dont 5 400 à Saint-Pierre et 585 à Miquelon-Langlade. Entre 1945 et 1999, la population n’a cessé de croître (+0,7 % en moyenne par an). Depuis cette date, elle a amorcé une lente diminution (-0,3 % en moyenne par an).
Une pyramide des âges déséquilibrée au détriment des jeunes
Sain-Pierre et Miquelon connaît une baisse prononcée du nombre de jeunes de 20-29 ans (-2,7 % en moyenne par an depuis 1999), en partie du fait des départs pour poursuivre des études supérieures en dehors de l’archipel. Par conséquent, le vieillissement de la population est marqué : l’indice de vieillissement a nettement augmenté (93,0 % en 2018 contre 42,6 % en 1999) ainsi que la part des plus de 60 ans dans la population (22,3 % en 2018 contre 15,6 % en 1999).
Des conséquences prévisibles sur l'économie locale
Depuis 5 ans, le taux d’accroissement naturel est devenu négatif (-2,7 ‰ en 2018 contre 5,1 ‰ en 1999). À plus long terme, ce phénomène démographique durable impactera l’économie de l’archipel, notamment par la baisse de la population active, l’augmentation des besoins de services à la personne ou encore la diminution de la consommation.
Impact sur la consommation
Le produit intérieur brut (PIB) de Saint-Pierre-et-Miquelon s’élevait à 240 millions d’euros courants en 2015. La consommation des ménages est une composante importante dans l’économie de l’archipel. Ainsi, elle représente 61,3 % du PIB (contre 52,0 % pour la France en 2015). La baisse démographique risque donc d'entrainer une baisse de consommation, et une rétractation du PIB local.