Une opération baptisée « Promesse honnête » selon Téhéran. Une opération qui répondait à la frappe ayant détruit l'annexe du consulat à Damas le 1er avril dernier, et attribué à l’Etat hébreu même si ce dernier ne l'a jamais revendiqué.
Au total, ce sont plus de 300 drones et missiles envoyés vers Israël depuis l'Iran qui ont été interceptés, dans la nuit du samedi à dimanche. Selon l'armée israélienne, plus de "99% des tirs" l'ont été par Israël et avec l'aide d'une "coalition défensive d'alliés internationaux", comprenant les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France et d'autres pays.
"Je voudrais remercier la France et les Français qui ont participé à ces interceptions", a par ailleurs déclaré à franceinfo le colonel Olivier Rafowicz, porte-parole de l'armée israélienne. L’armée israélienne qui a pour l’instant signalé une seule blessée grave, une fillette de 7 ans touchée à la tête par un éclat d’obus lancé pour intercepter un projectile iranien.
Quel est le rôle de la France ?
L'armée française "a participé à des actions d'interception", a confirmé Stéphane Séjourné, le ministre des Affaires étrangères français, interviewé dimanche 14 avril dans le "20 heures" de France 2. "Nous avons pris nos responsabilités parce que nous sommes acteurs de la sécurité régionale", a expliqué le ministre, rappelant que la France dispose de bases militaires dans la région.
"L’attaque iranienne ne mettait pas uniquement en cause Israël mais portait atteinte à la sécurité de nos forces et violait l’espace aérien de nos partenaires arabes", a-t-il détaillé. Stéphane Séjourné persiste que le rôle de la France est avant tout d’assurer la sécurité des ressortissants français dans la région. Le gouvernement français a par ailleurs appelé les ressortissants français à "quitter temporairement" l'Iran.
"Une rupture profonde" au Moyen-Orient
Interrogé par BFMTV, lundi 15 avril, le président de la République, Emmanuel Macron, a jugé qu'en décidant de frapper Israël, Téhéran a provoqué "une rupture profonde" au Moyen-Orient. Le chef de l'Etat estime ces représailles sont de trop grande ampleur.
Le président a assuré que "nous allons tout faire pour éviter l'embrasement (…) et donc essayer de convaincre Israël qu'il ne faut pas répondre en escaladant, mais plutôt isoler l'Iran, réussir à convaincre les pays de la région que l'Iran est un danger, accroître les sanctions, renforcer la pression sur les activités nucléaires et puis retrouver un chemin de paix dans la région".
Israël promet une riposte
Le chef d’état-major de l’armée israélienne, Herzi Halevi, promet une « riposte » à l’attaque iranienne. « Nous ferons tout ce qui est nécessaire pour protéger l’Etat d’Israël, et nous le ferons à l’occasion et au moment que nous choisirons » a-t-il déclaré.
Depuis l’attaque iranienne, les membres permanents du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations-unies (Etats-Unis, Chine, Russie, France, Royaume-Uni) ont appelé à éviter l’embrasement de la région.
Washington a assuré « [ne pas] être impliqué dans [le] processus [israélien] de prise de décision concernant une réponse potentielle », a déclaré John Kirby, porte-parole de la Maison-Blanche. Plus tôt dans la journée, les Etats-Unis ont assuré « [ne pas] chercher l’escalade, mais [continuer] de défendre Israël et de protéger [ses] effectifs dans la région », selon le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken.
"Si le régime sioniste entreprend une action contre la République islamique d’Iran, que ce soit sur notre sol ou dans les centres nous appartenant en Syrie ou ailleurs, notre prochaine opération sera bien plus importante que celle-ci ».
Général Mohammad Bagheri (Iran)
De son côté, l’Iran appelle les Occidentaux à « apprécier sa retenue » face à Israël « au lieu de porter des accusations ». La veille, le chef de la diplomatie de Téhéran qualifiait l’offensive de « limitée et circonscrite » avant d’assurer « ne jamais avoir soutenu une augmentation du niveau de tension dans la région ».
Le général Mohammad Bagheri a néanmoins prévenu : « Nous n’avons aucune intention de poursuivre cette opération, mais si le régime sioniste entreprend une action contre la République islamique d’Iran, que ce soit sur notre sol ou dans les centres nous appartenant en Syrie ou ailleurs, notre prochaine opération sera bien plus importante que celle-ci ».