La gestion de la commune de Saint François une fois de plus dans le collimateur de la Chambre Régionale des Comptes

Saint François, une ville à fort potentiels mais qui ne sait pas en tirer partie.
Saint François, ses 11 689 habitants et une gestion municipale plus que défaillante. C’est le nouveau constat réalisé par la Chambre Régional des Comptes. Un second constat qui intervient 2 mois à peine après un 1er rapport au vitriol publié en décembre dernier sur l’insincérité du compte administratif 2022. Mais cette fois les magistrats sont allés plus loin et sont remontés jusqu’en 2018.

Et le résultat est sans appel. Entre la fin de mandat de feu Laurent Bernier et les deux premières années de celui de Bernard Pancrel, la situation financière de la commune s’est très nettement dégradée, en raison notamment d’une progression des dépenses de fonctionnement deux fois plus importante que celle des recettes. Et pourtant la pression fiscale sur le foncier bâti et non bâti n’a cessé d’augmenter durant cette période.

Bernard Pancrel, maire de Saint-François

Les magistrats notent par ailleurs que la ville va jusqu’à utiliser des artifices comptables en utilisant le produit des emprunts pour financer des dépenses courantes.

A cela s’ajoutent des services publics et commerciaux déficitaires. A commencer par le golf, puis la marina et enfin l’aérodrome qui fait d’ailleurs l’objet d’un chapitre à lui tout seul. Chapitre qui vaut pour la commune mais aussi pour l’Etat, largement défaillant en matière de sûreté et de sécurité.  Les magistrats relèvent en outre une occupation anarchique du domaine public aéroportuaire. Les 14 occupants actuels payent des redevances trois fois inférieures à celles estimées par les Domaines, soit 45 euros du M2  au lieu de 148 euros du m2.

Ville de Saint-François (illustration)

Et encore faut-il qu’ils les payent, ce qui est rarement le cas, puisque la commune néglige de recouvrer ses recettes.

Négligence est d’ailleurs un mot qui revient souvent dans le rapport. Les magistrats vont même plus loin et y voient des choix de gestion assumés.