Adriana, mère de famille, femme active, sportive et reponsable, encore réglée après 50 ans se demandait quand la ménopause interviendrait. Elle, sujette aux règles hémorragiques qui duraient sept, voire plus souvent dix jours s’apprêtait à accueillir ce jour comme une bénédiction.
C’était sans compter avec le lot de désagréments qui précèdent et qui entourent le « simple » arrêt de la menstruation
Le phénomène s’annonce quelques années avant, c’est la préménopause. Ainsi, Adriana, vers ses 53 ans se sent elle plus fatiguée qu’à l’accoutumée, une humeur fluctuante, des états inhabituels. A 55 ans, c’est l’arrêt brutal et radical des règles : " J’ai vécu cela comme un soulagement. J’en avais enfin terminé avec ces règles hémorragiques qui duraient et qui m’imposaient une surveillance soutenue pour ne pas me tacher, souiller les draps, les sièges … "
Fini la menstruation, bonjour les nouvelles règles
Tout semble bien aller quand au bout de deux mois, Adriana est la proie de ces fameuses bouffées de chaleur intempestives, handicapantes, fatigantes qui caractérisent tant la ménopause décrit-elle : " Je vis au rythme d’une vingtaine de bouffées de chaleur par jour ! Je continue à faire du sport, beaucoup de sport mais je me sens d’autant plus fatiguée que je dors mal, mon sommeil est profondément troublé, mon poids se met à osciller, je prends, je perds. Psychologiquement, mon esprit est accaparé par des idées sombres. Je constate une perte notable de la libido. Je réalise que c’est la fin d’une vie. Je constate une accélération du vieillissement et je pose désormais sur moi un regard sévère, réprobateur. "
Juste un autre chapitre de la vie
Adriana se refuse à tout traitement médicamenteux et décide de prendre le problème à bras le corps en modifiant ses habitudes de vie dont son alimentation : "J’ai lu qu’à ce moment de la vie, il faut diviser son assiette par deux et ne manger plus que la moitié des rations que l’on avait pour habitude de prendre, car désormais on stocke beaucoup plus. "
Elle se rend très vite compte que les médecins s’intéressent peu au sujet et que dans la société, la ménopause est un sujet tabou, il prête à la moquerie, au mieux, il met mal à l’aise.
La ménopause intervient généralement entre 45 et 55 ans, plus souvent autour de 50 ans. " C’est un état de la vie de la femme qui devrait être beaucoup plus pris en compte. " insiste Adriana " La femme, à l’âge de la ménopause est toujours une femme active car elle travaille et elle en a généralement encore pour quinze bonnes années. "
Voilà un petit peu plus de dix ans qu'Adriana est ménopausée, elle a appris à vivre avec ayant compris que la ménopause, ma foi, est une affaire personnelle : " Je ne régis pas ma vie selon le regard des autres. Je soigne en revanche le regard que je pose sur moi. Je me surveille, je me discipline et fais en sorte de me plaire à moi-même en prenant soin de moi. "
En résumé, la ménopause pourrait se lire « mets no pause » tant elle n’est pas un frein mais une nouvelle étape. Un bouleversement dans la plus part des cas mais une de ces occasions qui offrent l'opportunité de revoir ses actions dans la vie. La ménopause peut se vivre avec son compagnon ou son conjoint quand on ne vit pas seule. La ménopause, disons-le clairement, affecte la vie conjugale.
Elle invite à repenser le quotidien du couple. Elle invite à l'écoute et à la patience, à l'amour autrement témoigné, autrement vécu. Elle peut offrir au binôme une fabuleuse occasion de se renforcer sur d'autres bases parce qu’à deux, on est plus forts dit-on et parce qu’aussi, la question de l’andropause, si elle ne donne pas encore lieu à une journée mondiale, n’en est cependant pas moins cruciale. Ce marqueur de la vieillesse masculine est lui aussi irréversible et souvent très mal vécu mais en silence parce que, là également, le sujet est peu voire pas abordé alors que très concernant.