La ministre de la Mer Annick Girardin défend les projets maritimes de l'Etat à Saint-Pierre et Miquelon

La ministre de la Mer était l'invitée de Place publique ce vendredi 8 octobre. Quatorze mois après sa nomination, L'émission était l'occasion d'évoquer cette première année d'activité, sous le prisme de Saint-Pierre et Miquelon et de ses enjeux maritimes.

Pour la rentrée de Place publique, la rédaction recevait ce vendredi 8 octobre la ministre de la Mer. La pêche, les ports, les grand travaux ou encore la protection du littoral sont grands thèmes sur lesquels Annick Girardin a été amenée à s'exprimer au cours de cette émission.  

Retrouver l'entretien de Frédéric Dotte avec la ministre de la mer :

 

La pêche :  planifier et organiser

Si pour la ministre de la Mer, il faut s’attendre à un nouveau moratoire sur la morue [à peine 210 tonnes ont été accordées à l'archipel lors de la dernière session de l'Opano cette année ndlr],  l’avenir est au homard, au crabe des neiges et à l’holothurie (espèces présentes dans la Zones Economique Exclusive de Saint-Pierre et Miquelon).

"La morue va connaître très certaiement un nouveau moratoire, même si on essaiera d'accompagner les choses" 

Annick Girardin, ministre de la Mer

 

Annick Girardin appelle à de bonnes relations entre pêcheurs et transformateurs et à une meilleure organisation professionnelle de pêcheurs artisans. Un plan de pêche durable devrait être présenté d'ici une quinzaine de jours aux professionnels. 

Pour l’holothurie cette année, l’Etat a attribué 1700 tonnes aux pêcheurs de l’archipel. Mais le concombre de mer est une espèce dont on connaît peu les capacités de renouvellement. De nombreux stocks sont pillés de par le monde et la ministre a regretté le décalage entre les analyses scientifiques et les modèles économiques à accompagner. Le dernier rapport sur cette espèce date de deux ans, il faudra aussi que cette activité  s’inscrive dans un modèle de pêche durable.

"Je fais partie de ceux qui estiment que l'Europe devrait mettre des quotas d'obligation de production d'aquaculture"

Annick Girardin, ministre de la Mer

 

L’aquaculture est aussi un domaine clef du développement. Pour abaisser la pression de pêche, l’Etat est prêt à soutenir ces projets à travers le fond aquaculture ou grâce aux financements du plan de relance.

Le « corbeau du Canard »

Epinglée par l’hebdomadaire Le Canard enchaîné sur sa volonté présumée d’imposer le député Stéphane Claireaux (membre de son mouvement) à la tête de l’Opano alors que la présidence est tournante entre les pays et la France et le sénateur Stéphane Artano détenait cette présidence depuis deux mandats, Annick Girardin a violemment attaqué le journal et le sénateur Stéphane Artano, son principal adversaire politique, parlant de volonté de nuire, de bassesse politique. La ministre ayant déjà été la cible de l’hebdomadaire satirique. 

"Je savais qu’il y avait un corbeau sur le territoire. [ A l’Opano] il y a deux Stéphane présents... il y en a un qui est le corbeau du Canard" 

Annick Girardin

 

Ports et infrastructures portuaires

Interrogée par un auditeur sur la structure d'Interpêche, Annick Girardin a précisé que l'on était toujours dans l'attente du compte-rendu des ingénieurs. Pour la ministre, "Il faut penser au delà [de la structure] d'Interpêche. Aujourd'hui il faut penser aux ports et aux infrastructures portuaires de manière à ce qu'on réponde aux vrais besoins du développement économique de la pêche"

"Demain la création d'une gouvernance portuaire qui gérera à la fois les ports et les infrastructures est une vraie réponse y compris pour Interpêche puisque ça fera partie de cette réflexion"

Annick Girardin, ministre de la Mer

 

Interrogée sur les infrastructures portuaires, Annick Girardin estime : "on a facilement, car la facture sera peut-être plus salée, minimum 50 millions d'euros à mettre à Miquelon comme à Saint-Pierre sur les différents quais pour les remettre à niveau".  Si l'Etat est responsable de ces quais, une gouvernance est nécessaire pour aller plus loin. 

Parmi les autres sujets sur lesquels la ministre s'est exprimé :  les énergies propres ou encore l'isthme de Miquelon-Langlade.