Le crabe, une ressource à préserver, mais prisée à Pâques

Crabes : une ressource à préserver ©Marie-Lyne Plaisir et Ludovic Gaydu - Guadeloupe La 1ère
Ils ont le malheur d’avoir une chaire savoureuse et, cela, ils le paient cher, en particulier à l’approche des fêtes pascales, où les Guadeloupéens en font leur met privilégié. Les crabes de terre ne sont pas considérés comme une espèce en voie de disparition, malgré le constat de leur nombre en constante diminution. La chasse n’est pas la seule cause de la raréfaction de ce crustacé.

Le crabe est l’ingrédient incontournable du week-end de Pâques, dans de très nombreuses familles de l’archipel. À l’approche de cette période, il est donc très convoité, jusque sur ces terres. Trop convoité, voire surexploité, au goût du Parc National de la Guadeloupe (PNG), qui tente de les protéger depuis 2017. Des opérations de suivi et de recensement sont régulièrement organisées.

Cet organisme a par exemple été à l’initiative d’une opération de sauvegarde de ces crustacés, sur la plage de Babin, à Morne-à-l’Eau, le 21 mars dernier. Ce site, situé en bordure de plage, est un territoire rêvé pour les crabes, qui y ont élu domicile en nombre.

Une classe de Terminale du lycée agricole Alexandre Buffon de Baie-Mahault a été associée à cette action. La mission de ces élèves : compter les terriers et les crabes qui y logent, puis suivre la dynamique de ces occupants. Pour cela, ils ont au préalable quadrillé un périmètre de 36 m2.
Les lycéens ont notamment appris que, durant une phase de leur cycle de vie, les crabes changent de carapaces. Ils sauront aussi désormais repérer les trous habités, même s’ils sont obstrués.

Quand on nombre en baisse des spécimens, le PNG n'est pas loin de tirer la sonnette d'alarme.

On ne peut pas dire qu’ils sont en voie de disparition, mais on voit quand même de moins en moins de gros crabes. Le risque, bien sûr il y a les prélèvements, mais il y a aussi les menaces qui pèsent sur les crabes : la destruction de leur habitat par le grignotage des zones humides, le remblaiement des mangroves et l’érosion du littoral.

Simone Mège, chargée de milieux marins au Parc National de la Guadeloupe

D’un naturel peureux et prudent, ces petites bêtes ne se laissent pas observer facilement. C’est au ralenti qu’elles sortent de leur trou et, à la moindre alerte, elles disparaissent à l’intérieur, en une fraction de seconde.
Et, quand elles s’aventurent hors de terre, à l’approche des fêtes pascales, c’est toujours à leurs risques et périls.

A l'approche des fêtes pascales, en Guadeloupe, quand un crabe sort de son trou, c'est à ses risques et périls.

REPORTAGE/
Reporteur : Marie-Lyne Plaisir
Reporteur d’images : Ludovic Gaydu
Monteur : Marius Avril
Mixeur : Justin Mirval