Le FIFAC 2024 dévoile sa 6e édition à Saint-Laurent-du-Maroni : 37 films en compétition et un focus sur Haïti

Le FIFAC 2024 se prépare à Saint-Laurent-du-Maroni, avec des installations sur le site historique du camp de la Transportation
Emmanuelle Choin, directrice du FIFAC, nous confie les avancées des préparatifs à quelques jours du lancement. Du 8 au 12 octobre 2024, le Festival International du Film Documentaire Amazonie-Caraïbes mettra en compétition 37 films, avec un focus sur Haïti et le Suriname, tout en célébrant la diversité culturelle et cinématographique de la région.
Les équipes techniques du FIFAC s'activent pour finaliser les détails de l'organisation.

Les préparatifs en cours, des défis logistiques à relever

La directrice du FIFAC, Emmanuelle Choin, ne cache pas une certaine préoccupation à quelques jours du lancement du festival.

Emmanuelle Choin, directrice du FIFAC, confiante à l'approche du lancement du festival à Saint-Laurent-du-Maroni.

Nous sommes encore en pleine phase logistique, entre la gestion des transports, des hôtels et des repas pour nos invités venus de la région Amazonie-Caraïbes, mais aussi de l'Hexagone et des Antilles

En Guyane, la situation géographique impose des défis supplémentaires. En effet, les invités internationaux, notamment ceux venant du Suriname, doivent passer par Paramaribo, la capitale, puis traverser en pirogue et passer par la douane. « C’est un véritable casse-tête logistique, surtout avec les contraintes de transport aérien, et cela freine parfois l’arrivée de certains invités », précise-t-elle.

Le FIFAC 2024 se prépare à Saint-Laurent-du-Maroni, avec des installations sur le site historique du camp de la Transportation

L’autre défi majeur concerne l’hébergement. « À Saint-Laurent-du-Maroni, nous faisons face à un manque d’hôtels en centre-ville. Même avec plusieurs établissements réservés en intégralité, nous avons parfois du mal à loger tous nos invités », ajoute la directrice. Cependant, grâce à une mobilisation importante de la ville, partenaire fondateur du FIFAC, les infrastructures nécessaires pour accueillir cet événement sont mises en place avec rigueur, du montage des scènes à la signalétique qui habille désormais le camp de la Transportation, site emblématique du festival.

Montage des infrastructures du village du festival, avec les techniciens de la ville de Saint-Laurent-du-Maroni en action pour accueillir les festivaliers

Haïti et le Suriname à l’honneur

Cette année, le FIFAC met un coup de projecteur sur deux territoires spécifiques : Haïti et le Suriname. « Le Suriname est notre voisin immédiat, et il nous paraissait essentiel de soutenir la structuration de sa filière cinéma, encore balbutiante. En effet, les aides à la production documentaire y sont bien moindres qu’en France », souligne Emmanuelle Choin. Deux films surinamais seront présentés, dont "Maman Sranan" de la réalisatrice Tessa Le Chien, en compétition officielle.

Le camp de la Transportation en pleine transformation pour accueillir les projections et événements du FIFAC 2024

Du côté haïtien, la sélection mettra en lumière le film "L’Oubli tue deux fois" de Pierre-Michel Jean, qui abordera les relations complexes entre Haïti et la République dominicaine. Gessica Généus, réalisatrice et présidente du jury, incarne cette année une figure forte du festival. « Son premier documentaire avait été primé lors de la toute première édition du FIFAC. Il était naturel qu’elle prenne cette année la présidence du jury », précise la directrice, soulignant l'effervescence artistique qui persiste en Haïti malgré les difficultés que traverse le pays.

Des temps forts à ne pas manquer

Avec 37 films sélectionnés sur près de 190 candidats, cette édition du FIFAC promet des moments forts. Parmi eux, "L’Homme vertige" de Malory et Loïc Pézé, un documentaire guadeloupéen, se démarque en proposant une plongée émouvante dans la ville de Pointe-à-Pitre, où des personnes marginalisées luttent pour trouver leur place. « Chaque film a été choisi avec soin. Nous avons voulu proposer des œuvres pleines d’humanité, qui reflètent les réalités complexes de notre région », explique la directrice.

Le festival innove également avec la création d’un nouvel espace d’échange, intitulé "Parlons cinéma", qui permettra au public de rencontrer les réalisateurs à la fin du festival. « C’est un moment unique pour échanger avec ceux qui ont conçu les films, après plusieurs jours de visionnage et de débats », confie Emmanuelle Choin.

Banderoles du FIFAC installées pour accueillir les festivaliers à quelques jours du début de la 6e édition

Une ambiance immersive au cœur de la culture amazonienne et caribéenne

Au-delà des projections, le FIFAC propose une véritable expérience immersive. Un village du festival sera installé, accueillant artisans et restaurateurs locaux, ainsi que des associations sensibilisant aux enjeux environnementaux grâce au soutien de la CCOG (Communauté de Communes de l’Ouest Guyanais). « Nous voulons que les Saint-Laurentais puissent passer une soirée complète ici, entre projections et détente au village, tout en découvrant les richesses de notre région », conclut la directrice.

À quelques jours de l’ouverture, Saint-Laurent-du-Maroni est en effervescence. Cinéastes, professionnels et habitants attendent avec impatience cet événement qui, pour la sixième année consécutive, mettra en lumière le meilleur du documentaire en Amazonie et dans les Caraïbes.

Les liens utiles du FIFAC :
Le site internet
Instagram du festival
La page facebook