Les préparatifs en cours, des défis logistiques à relever
La directrice du FIFAC, Emmanuelle Choin, ne cache pas une certaine préoccupation à quelques jours du lancement du festival.
Nous sommes encore en pleine phase logistique, entre la gestion des transports, des hôtels et des repas pour nos invités venus de la région Amazonie-Caraïbes, mais aussi de l'Hexagone et des Antilles
En Guyane, la situation géographique impose des défis supplémentaires. En effet, les invités internationaux, notamment ceux venant du Suriname, doivent passer par Paramaribo, la capitale, puis traverser en pirogue et passer par la douane. « C’est un véritable casse-tête logistique, surtout avec les contraintes de transport aérien, et cela freine parfois l’arrivée de certains invités », précise-t-elle.
L’autre défi majeur concerne l’hébergement. « À Saint-Laurent-du-Maroni, nous faisons face à un manque d’hôtels en centre-ville. Même avec plusieurs établissements réservés en intégralité, nous avons parfois du mal à loger tous nos invités », ajoute la directrice. Cependant, grâce à une mobilisation importante de la ville, partenaire fondateur du FIFAC, les infrastructures nécessaires pour accueillir cet événement sont mises en place avec rigueur, du montage des scènes à la signalétique qui habille désormais le camp de la Transportation, site emblématique du festival.
Haïti et le Suriname à l’honneur
Cette année, le FIFAC met un coup de projecteur sur deux territoires spécifiques : Haïti et le Suriname. « Le Suriname est notre voisin immédiat, et il nous paraissait essentiel de soutenir la structuration de sa filière cinéma, encore balbutiante. En effet, les aides à la production documentaire y sont bien moindres qu’en France », souligne Emmanuelle Choin. Deux films surinamais seront présentés, dont "Maman Sranan" de la réalisatrice Tessa Le Chien, en compétition officielle.
Du côté haïtien, la sélection mettra en lumière le film "L’Oubli tue deux fois" de Pierre-Michel Jean, qui abordera les relations complexes entre Haïti et la République dominicaine. Gessica Généus, réalisatrice et présidente du jury, incarne cette année une figure forte du festival. « Son premier documentaire avait été primé lors de la toute première édition du FIFAC. Il était naturel qu’elle prenne cette année la présidence du jury », précise la directrice, soulignant l'effervescence artistique qui persiste en Haïti malgré les difficultés que traverse le pays.
Des temps forts à ne pas manquer
Avec 37 films sélectionnés sur près de 190 candidats, cette édition du FIFAC promet des moments forts. Parmi eux, "L’Homme vertige" de Malory et Loïc Pézé, un documentaire guadeloupéen, se démarque en proposant une plongée émouvante dans la ville de Pointe-à-Pitre, où des personnes marginalisées luttent pour trouver leur place. « Chaque film a été choisi avec soin. Nous avons voulu proposer des œuvres pleines d’humanité, qui reflètent les réalités complexes de notre région », explique la directrice.
Le festival innove également avec la création d’un nouvel espace d’échange, intitulé "Parlons cinéma", qui permettra au public de rencontrer les réalisateurs à la fin du festival. « C’est un moment unique pour échanger avec ceux qui ont conçu les films, après plusieurs jours de visionnage et de débats », confie Emmanuelle Choin.
Une ambiance immersive au cœur de la culture amazonienne et caribéenne
Au-delà des projections, le FIFAC propose une véritable expérience immersive. Un village du festival sera installé, accueillant artisans et restaurateurs locaux, ainsi que des associations sensibilisant aux enjeux environnementaux grâce au soutien de la CCOG (Communauté de Communes de l’Ouest Guyanais). « Nous voulons que les Saint-Laurentais puissent passer une soirée complète ici, entre projections et détente au village, tout en découvrant les richesses de notre région », conclut la directrice.
À quelques jours de l’ouverture, Saint-Laurent-du-Maroni est en effervescence. Cinéastes, professionnels et habitants attendent avec impatience cet événement qui, pour la sixième année consécutive, mettra en lumière le meilleur du documentaire en Amazonie et dans les Caraïbes.
Les liens utiles du FIFAC :
Le site internet
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