Le paradoxe Marine Le Pen

Marine Le Pen avait été chaleureusement accueillie à Mayotte lors de ces dernières visites.
Marine Le Pen, candidate du Rassemblement national est arrivée en tête à  Mayotte au 1er tour de la présidentielle, plébiscitée dans 15 commune sur 17. A chaque élection présidentielle et européenne, ce parti d’extrême droite améliore son score. Mais pour les élections locales, le parti est inexistant. Pourquoi ce paradoxe ?

Galvanisée par des résultats flatteurs à Mayotte lors des dernières élections européennes et présidentielle, Marine Le Pen n’a pas hésité à fouler une énième fois le territoire pour faire sa campagne en 2022. Elle a été d'ailleurs l'un des rares candidats à s’être déplacée en personne à Mayotte. Un territoire où ses thèmes de prédilections  l'immigration et l'insécurité sont devenus centraux. La crise migratoire s’est installée dans le quotidien des Mahorais et une partie de l'électorat de Mayotte adhère bien  aux sujets défendus par le RN.

Une implantation locale qui reste à réaliser

Mais le fort taux d’abstention près de 60% a quelque peu influé sur les résultats. Seule une partie de l’électorat s’est déplacée aux urnes dimanche. L’autre regrettait le peu d’implication des partis locaux qui n’ont pas mobilisé les moyens habituels (transports et accompagnement aux bureaux de vote, voire consignes sur les choix des candidats). Le RN en a bénéficié.

Marine Le Pen s'était endu au conseil départemental de Mayotte en décembre dernier. Une assemblée où aucun élu de son parti n'a réussi à se faire élire.

Enfin, une partie du corps électoral a souhaité signifier son opposition, voire sa colère, face à la politique du gouvernement, le rejet du projet de loi Mayotte était un signe, tout comme lors des élections départementales il y a un an. Pourtant le dynamisme du RN est paradoxal.  Le RN n’a toujours pas d’implantation locale, pas de parti organisé, pas d’élus. Le combat des urnes au niveau local reste un défi de taille pour Marine Le Pen.