Littoral : les richesses archéologiques à préserver

Littoral : les richesses archéologiques à préserver ©Rémi Defrance et d'Olivier Duflo - Guadeloupe la 1ère
Des vestiges précolombiens, ou encore de la période coloniale sont mis à nu, puis engloutis par la mer, au gré de l’érosion du littoral, en Guadeloupe. Plusieurs organismes impliqués dans la préservation des sites archéologiques étaient en colloque, cette semaine, à Moule. Objectif : trouver des solutions pour préserver le patrimoine archéologique de l’archipel.

Le projet "Archéologie littoral Outre-Atlantique" (ALOA), lancé en 2020 et concocté par la ville du Moule, le musée départemental Edgar Clerc et la Direction des affaires culturelles (DAC) s’est tenu durant la semaine. Cette manifestation a permis d'alerter les institutions et le grand public sur l'urgence et la nécessité de préserver les richesses archéologiques de la Guadeloupe.

Avec la montée du niveau de la mer et, donc, le recul du trait de côte, ce sont près de 160 sites qui sont désormais menacés. Une quinzaine est déjà en train de partir en mer, affirmait mardi (9 avril 2024) Jean-François Modat, conservateur régional de l’archéologie.

À LIRE AUSSI : L'érosion menace 160 sites archéologiques de Guadeloupe – 10/04/2024.

C’est notamment le cas du site de Morel, au Moule. Sur la plage, il suffit de se baisser pour apercevoir des restes humains. Ce gisement précolombien, jusqu’ici le plus connu de l’archipel guadeloupéen, est rongé par la mer.

C’est un site qui a été fouillé par Monsieur Edgard Clerc dans les années 50/60 et qui a livré un matériel archéologique très ancien. Les pièces sorties de ces fouilles et exposées au Musée Edgard Clerc sont exceptionnelles.

Isabelle Gabriel, responsable du service des publics au Musée départemental Edgard Clerc

Sur la plage de Morel (Le Moule), il suffit de se baisser pour apercevoir des restes humains. Ce gisement précolombien, jusqu’ici le plus connu de Guadeloupe, est rongé par la mer - avril 2024.
Sur la plage de Morel (Le Moule), il suffit de se baisser pour apercevoir des restes humains. Ce gisement précolombien, jusqu’ici le plus connu de Guadeloupe, est rongé par la mer - avril 2024.

Des sites comme celui de Morel, du cimetière des esclaves de Sainte-Marguerite (Le Moule), ou celui de la plage de Raisins Clairs (Saint-François), il en existe près de 800 sur le littoral de l’archipel. Un peu moins d’un tiers donc risque de disparaître, au gré de l’érosion.
La Guadeloupe n’est d’ailleurs pas le seul territoire concerné par ce mal.

Cette problématique de la mer qui monte, de la mer qui détruit des vestiges de notre passé, qu’ils soient amérindiens ou qu’ils soient de la période coloniale, parfois même plus contemporains (ce sont des éléments très importants de notre histoire) est commune à toutes les Antilles et à la Guyane.

Susana Guimaraes, conservateur en chef du Musée Edgar Clerc et du Parc archéologique Les Roches Gravées

La population est invitée à être partie prenante du projet ALOA ; chacun peut en effet signaler des sites en danger aux archéologues, notamment en se rendant > sur la plateforme internet dédiée.

REPORTAGE/
Reporteur : Rémi Defrance
Reporteur d’images : Olivier Duflo
Monteur : Sébastien Marchais
Mixeur : Gilbert Barnabot