Marie-Galante : un petit paradis déserté

Les Basses, Capesterre de Marie-Galante
Selon l'Insee, depuis 55 ans, Marie-Galante perd en moyenne une centaine d’habitants chaque année. Le territoire est confronté à une baisse et à un vieillissement de sa population consécutifs aux nombreux départ de jeunes adultes.

La Grande-Galette, une petite île du sud de l'archipel guadeloupéen, où il fait si bon vivre. Pourtant, depuis 55 ans, Marie-Galante est confrontée à un fort repli démographique selon  l'institut national de la statistique, qui a passé au crible le territoire dans une étude publiée le 15 décembre 2022.

Moins de naissances et plus de départs 

Entre 2013 et 2018, le nombre de décès (693) dépasse celui des naissances (471). Côté solde migratoire, c’est le même constat, durant cette même période, l'Insee recense plus de départs que d’arrivées de nouveaux habitants sur l'île. Un résultat qui s'explique par les départs constants des jeunes adultes âgés de moins de 30 ans. La recherche d'une meilleure situation économique incite la nouvelle génération a quitté le territoire. En 2021, les personnes qui quittent Marie-Galante sont pratiquement deux fois plus nombreuses à s’installer dans l'hexagone qu’en Guadeloupe.

Vieillissement de la population 

Les mouvements des populations ont des effets sur la répartition par âge sur l’île. De fait,  l’âge moyen des habitants augmente. En 2018, la moitié des marie-galantais avait plus de 48 ans alors que cet âge médian était de 33 ans en 1999. Parallèlement, la part des moins de 15 ans dans la population totale s’effondre passant de 24 % en 1999 à 17 % en 2018.

Marché de l'emploi

Depuis les années 1990, le territoire ne cesse de perdre des empois, en moyenne, 1.2% par an. Par ailleurs, le taux de chômage chez les jeunes restent élevé, il atteint 44,4 % en 2018. A contrario, chez les seniors (55 à 64 ans), le taux de chômage est beaucoup plus faible (17,1 %), même s’il augmente par rapport à 2008 (9,4 %). A Marie-Galante, le plus important pourvoyeur d'emploi demeure le domaine public, en 2018, il représente 40% de l'offre. Notamment la Communauté de communes, qui emploie 160 personnes de plus en 10 ans. Les emplois dans les services de santé ou d’action sociale continuent de progresser également (+ 90 emplois en 10 ans).

En revanche, l’activité agricole est clairement en retrait depuis des années. De 2010 à 2020, le nombre d’exploitations agricoles a diminué de 14% entrainant la disparition de nombreux emplois.

Activité touristique 

L'Insee a recensé le nombre de possibilités d’hébergements sur l’île. Exit les hôtels dont la part diminue, en 2021, Marie-Galante dispose de 5 hôtels dont 2 classés 3 étoiles. Désormais ce sont les résidences secondaires qui font évoluer le type d’hébergement sur la galette et, dont l'activité s'effectue principalement par le biais des plateformes de réservation sur Internet. 

C’est en réalité la situation générale du logement qui est alarmante sur la Galette. Si le nombre global de logements est en hausse, reste qu’il est encore faible par rapport au reste de la Guadeloupe. Les logements vacants sont nombreux et pourrait être expliqué par le repli démographique, la vétusté de certaines habitations ou les contraintes liées à l’indivision. C’est donc une politique de logement sur l’île qui est à repenser avec une piste d’avenir que pourrait être le tourisme durable et maîtrisé porteur d’un développement pour Marie-Galante.