Le meurtrier présumé du DJ libéré pour un problème de fax

Claudy Elisor, tué dans la nuit de la Saint-Sylvestre entre 2010 et 2011, au cours d'une soirée privée près de Paris.
L’un des deux meurtriers présumés de Claudy Elisor, père de famille guadeloupéen, lynché au cours d’une soirée privée à la Saint-Sylvestre entre 2010 et 2011, au Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis), a été remis en liberté sous contrôle judiciaire mercredi soir.
Amadou F., 24 ans, a quitté la prison de Villepinte après 37 mois de détention car la justice n’a pas respecté les délais pour débattre de sa détention...à cause d’un problème d’encre et de fax au tribunal de Bobigny (Seine Saint Denis).
 
Agé de 31 ans, Claudy Elisor avait été sauvagement agressé par plusieurs personnes qui s’étaient introduites de force dans cette soirée de réveillon où la victime était le disc-jockey. Claudy Elisor, a succombé à ses blessures le 5 janvier 2011. Ce père de famille de deux enfants, employé à la SNCF, était guadeloupéen d'origine, Ce drame avait suscité une très vive émotion, au sein de la communauté antillaise de Paris et aux Antilles.

Seuls deux suspects ont été arrêtés dans cette affaire, dont Amadou F. qui s’était rendu car il se savait recherché. Mis en examen pour meurtre et placé en détention provisoire à Villepinte, le jeune homme a reconnu avoir été refoulé à la soirée mais nie aujourd’hui toute implication dans le lynchage du DJ.
 
Le 26 juin 2013, le juge d’instruction avait prolongé le mandat de dépôt d’Amadou F. Ce dernier a fait appel par fax. Mais l’audience devant la chambre de l’instruction ne s’est pas tenue dans le délai légal de 20 jours. "Le code de procédure pénale prévoit qu’en cas de dépassement du délai, la sanction est la remise en liberté immédiate du détenu, sauf événement imprévisible, insurmontable et extérieur au service public de la justice", expliquent Maitres Peggy Julien et Gilles-Jean Portejoie, avocats d’Amadou F.

Pour expliquer le délai dépassé, le parquet de Bobigny a évoqué un "problème technique" qui a rendu un fax du tribunal indisponible. La chambre d’instruction a estimé que cet "événement" justifiait le dépassement du délai. Le procureur de Bobigny a expliqué ce dysfonctionnement par la rupture de stock des toners du fait de l’absence de contrat de maintenance du fax compte tenu de son ancienneté. Amadou F. a ainsi été libéré le 5 février dernier au grand dam de la famille de Claudy Elisor. "J'ai cru que c'était une blague", a déclaré la veuve de la victime sur BFM TV.