La Sica bio Matinik et ses agriculteurs certifiés ne fournissent pas Servichef depuis que l'entreprise a repris le marché des cantines de l'Espace sud. D'où viennent les fruits et légumes biologiques servis aux enfants ? Le président de la coopérative pose la question et annonce une mobilisation.
"Oeuf mayonnaise, pimentade de marlin, patate douce bio, yaourt" : c'est le menu que les enfants scolarisés dans le sud dégusteront ce vendredi midi (6 février). "On me dit que ce sont des patates douces importées !", rage Thomas Accamah, le président de la Sica bio Matinik. "De toute façon il n'y a que nous qui sommes habilités à vendre des produits bio en Martinique. "Depuis que Servichef a repris le marché de la restauration scolaire de l'Espace sud, aucune commande n'est arrivée à la coopérative. Quel est le problème ? Eric Copet, le gérant de l'entreprise, répond : "c'est la qualité, la maturité, c'est le calibrage des produits. Le tonnage aussi. On a un plan menu qui s’étale sur plusieurs semaines, on a une organisation. On n'est pas dans la cuisine de maman".
Sur son site internet, Servichef se vante de cuisiner des produits bio locaux :
Cahier des charges
Selon Boris Pétricien, le directeur des services à la population de l'Espace Sud, le cahier des charges oblige à une fréquence d'apparition des produits bio, comme pour les produits de saison, locaux, ou labellisés. Mais sans plus de précision. Chaque année Servichef doit d'ailleurs éditer une déclaration faisant le détail des marchandises et de leur provenance, mais le rapport 2014 n'est pas encore disponible. "On sert du bio, mais qui vient d’ailleurs (Ndlr : de France, de Guadeloupe). On a des produits qui sont bien calibrés, bien maturés, et qui sont réguliers, contrairement à ceux de monsieur Accamah", ajoute Eric Copet.Manifestation à Sainte-Luce
"Je demande à ce monsieur (Eric Copet) de nous prouver que nos gamins mangent du bio, renchérit Thomas Accamah. Parce que produire de l'agriculture bio ce n'est pas une mince affaire. Ce serait plus économique pour eux de travailler avec nous, d'acheter chez nous, que de faire rentrer du bio. Nous payons pour nos enfants, il faut qu'ils mangent bien. Nous payons une licence et des analyses qui coûtent très cher. C'est une vocation pour que toute la Martinique mange sainement". Les 22 agriculteurs de la Sica bio Matinik se rendront ce vendredi à l'Espace sud à 9 heures pour dire leur indignation.Sur son site internet, Servichef se vante de cuisiner des produits bio locaux :