[Analyse] Nomination de Gabriel Attal : c'est pour "donner un nouveau souffle au gouvernement" [Justin Daniel]

Gabriel Attal
Le Président de la République a donc choisi ce mardi 9 janvier 2024 Gabriel Attal, pour remplacer Élisabeth Borne à Matignon. Âgé de 34 ans, l'ex-ministre éphémère de l'éducation nationale devenu ces dernières semaines dans les sondages le plus populaire des macronistes, serait l'atout du chef de l'État, pour "donner un nouveau souffle au gouvernement". C'est l'analyse du politologue martiniquais Justin Daniel.

Gabriel Attal nommé ce mardi 9 janvier 2024 par le Président Emmanuel Macron, est le plus jeune Premier ministre de la 5e République.
La passation de pouvoir entre Élisabeth Borne et son successeur a eu lieu vers 15h (heure de Paris). "Tu as la détermination et l'énergie pour mener une équipe" a dit Madame Borne à l'égard de son remplaçant.

"Réarmement et régénération"

L'ex-ministre éphémère de l'éducation nationale (5 mois et 29 jours) propulsé à la tête du gouvernement, incarne le "dépassement et audace" aux yeux du chef de l'État.

Les réactions vont bon train depuis cette nomination à Matignon. En Martinique, Lydia Beaulieu, la représentante locale de la majorité présidentielle "Renaissance", se félicite de la désignation de Gabriel Attal. "C'est probablement l'un des meilleurs choix. C'est quelqu'un d'extrêmement brillant (...) qui saura gérer une situation qui est très compliquée au sein de cette majorité, surtout après les différents remous qu'il y a eu sur la dernière loi immigration".

Nous les socialistes, ce que nous remarquons, c'est que le bilan de Gabriel Attal n'est pas fulgurant. Il n'a pas été un porte-parole d'une éloquence marquante. Il n'a pas non plus été un ministre de l'Éducation d'une efficacité perturbante, si ce n'est s'être servi de Pap N'Diaye comme faire valoir en prenant un certain nombre de décisions à contre-pied (...)". Nous allons voir ce que cela donne, mais je n'ai aucune attente de ces personnes.

Béatrice Bellay, 1ere secrétaire de la FSM (Fédération Socialiste de Martinique)

au micro de Claude Gratien

Pour le syndicat SNES section Martinique, Gabriel Attal lorsqu'il était ministre de l'Éducation, "a enchaîné des annonces très médiatiques, sans véritable préoccupation sur les conséquences concrètes de ses mesures".

Il a souvent confondu vitesse et précipitation. Je prends l'exemple du harcèlement scolaire : aujourd'hui, les personnels sont toujours aussi démunis (...) ; un ministre qui n'a pas pu venir à bout des difficultés du quotidien, des classes, des remplacements des professeurs, de l'inclusion sans moyen, des métiers dénaturés, des vies scolaires sous tension... On attend le prochain, mais bon... il faut d'un véritable changement de politique pour l'éducation nationale, particulièrement pour nos élèves martiniquais.

Valérie Vertal-Loriot du SNES éducation en Martinique

(jointe par Grégory Gabourg)

"Un nouveau souffle au gouvernement"

"On verra à l'épreuve de l'exercice du pouvoir" commente Justin Daniel. D'après le politologue martiniquais, ce changement de Premier ministre vise à "donner un nouveau souffle au gouvernement".

Le Président Macron veut insuffler une nouvelle dynamique à son gouvernement qui est sorti affaibli des deux épisodes que nous avons connus durant l'année 2023. D'une part l'adoption dans la douleur de la réforme des retraites et d'autre part la loi sur l'immigration qui a suscité beaucoup de remous et de réactions. Et donc il s'agit pour lui [Emmanuel Macron], de donner un nouveau souffle au gouvernement, à la veille d'une échéance électorale qui peut être difficile pour cette majorité relative, à savoir les élections européennes.

Justin Daniel

interrogé par Viviane Dauphoud-Eddos au journal radio de 8h sur Martinique 1ère

Gabriel Attal, alors ministre délégué aux comptes publics, a eu l'occasion de se déplacer à plusieurs reprises en Outre-mer, en passant par la Martinique (le 1er octobre 2022), aux côtés du ministre de l'Intérieur.

Âgé de 34 ans et presque 10 mois, le nouveau chef du Gouvernement ravit le record de précocité à Laurent Fabius, devenu lui à 37 ans, Premier ministre du Président François Mitterrand.