Les anciens parlementaires de Martinique plébiscitent la centrale thermique "Albioma" de Trinité

La centrale thermique "Albioma" reliée à l'usine à sucre du Galion à Trinité
Une délégation conduite par Alfred Almont a visité la centrale thermique Albioma, implantée au Galion, à Trinité. Cette usine électrique a suscité de vives polémiques, car plusieurs élus et écologistes y étaient opposés. Trois ans après son ouverture, 6 ex-parlementaires plébiscitent la structure.
L’ancien maire de Schoelcher Alfred Almont et 5 autres anciens parlementaires (Louis-Joseph Manscour, Guy Lordinot, Pierre Petit, Anicet Thurinay et Roger Lise), se sont retrouvés sur le terrain vendredi 21 février 2020, au Galion à Trinité. Ils ont visité ensemble les installations de la nouvelle unité électrique Albioma, laquelle entame sa 3e campagne sucrière au Galion, après moult polémiques liées aux caractéristiques de cette centrale

Depuis 2018, elle est alimentée en bagasse, en échange de l’approvisionnement de la sucrerie voisine (l'unique de l'île) en vapeur et en électricité, nécessaires à son fonctionnement. Cette centrale alimente aussi 85 000 foyers sur la façade Atlantique. C’est 6 à 7% de l’énergie produite en Martinique. 
L'unité électrique "Albioma" à Trinité, en Martinique.
C’est la biomasse qui est utilisée comme carburant, ce qui permet de réduire considérablement les émissions de CO2. En 2019, Albioma a économisé 70 000 tonnes de fuel, soit 20 000 tonnes de CO2 de moins dans l’air.
 

Albioma : une centrale modèle ?


"D’ici à 2030, la Martinique espère atteindre 50% en énergie renouvelable. La biomasse constitue donc une véritable alternative écologique", estiment les pro-Albioma.

Alfred Almont et de Louis-Joseph Manscour favorables

Pour réduire la quantité de particules fines dans l’air, l’ouvrage s’est doté de trois systèmes de filtration permettant de récupérer les cendres, au lieu de les rejeter. La biomasse a l’avantage de générer beaucoup moins de cendres que le charbon. À terme, la vocation de cette installation est d’être 100% biomasse.

Pour moi, cette centrale thermique est merveilleuse ! (Pierre Petit)

Pour l’instant, les capacités de la centrale restent insuffisantes pour traiter toute la production cannière. Elle est donc contrainte d’importer du bois des USA, sous formes de petits cylindres qu’on appelle les pellets. L’ONF (Office Nationale des Forêts) fournit également du bois brut, lors d’élagages divers. Le recyclage des palettes de bois est aussi envisagé pour servir de combustible. Autre alternative prévue, l’éthanol, pour remplacer totalement le fuel à terme.
 

Des cannes recyclées pour servir de bagasse


D’après des spécialistes, "pour augmenter la production de bagasse, il est possible de cultiver de la canne à sucre sur des terrains contaminés à la chlordécone (…) Les solutions existent pour amorcer le virage de la transition énergétique. Reste à mettre en place les filières". 
La bagasse traitée par la centrale thermique "Albioma", à Trinité en Martinique

Dans le cadre du plan Climat et des objectifs fixés par la loi de transition énergétique pour la croissance verte, Albioma a pour ambition de substituer au charbon de nouvelles formes de biomasse durable en complément de la bagasse. La conversion des centrales au 100 % biomasse est déjà bien engagée dans les territoires d’Outre-mer et permettra, à terme, d’élever la part des énergies renouvelables tout en réduisant considérablement les émissions de CO2.

Les nouvelles centrales du Groupe sont également conçues pour répondre aux enjeux de la transition énergétique : Galion 2, en Martinique, est la première centrale 100 % bagasse/biomasse d’Outre-mer tandis que la turbine à combustion de Saint-Pierre, à La Réunion, est la première centrale du monde fonctionnant au bioéthanol
.   (Albioma)