Sur le parcours de la marche silencieuse et solennelle qui a arpenté les rues de la ville de Gros-Morne, les visages des centaines de participants de tous âges étaient de circonstance.
Les membres de l’Union des Femmes de Martinique et de l’Association Culture Egalité, ont apporté leur soutien à cette marche ainsi que des femmes, des hommes et des enfants de Gros-Morne et d’autres communes de Martinique.
Francis Carole, élu à la Collectivité Territoriale et le syndicaliste Philippe Pierre-Charles étaient au nombre des participants...malgré la pluie.
À la tête de la marche, des enfants portaient les photographies encadrées de Marie-Camille Relouzat.
On pouvait lire sur une banderole le slogan : "Humiliées, Harcelées, Battues, Violées. Ça suffit." Une pancarte portait les mots "Sa pa zafè mwem," pour rappeler aux personnes de tendre la main aux femmes battues. Une autre avec les mots, "Il te frappe. Chapé Kow'," pour encourager les femmes à sortir rapidement d’une relation toxique.
La procession s'est terminée au marché agricole et artisanal du Gros-Morne pour des prises de parole. Pendant plus d’une heure, les hommes et les femmes se sont succédés au micro. D’abord, le maire du Gros-Morne.
Cette marche est au nom du respect pour la femme. On ne peut pas laisser ce genre de choses se passer.
Gilbert Couturier, maire de Gros-Morne
Rita Bonheur, présidente de l’Union des Femmes de Martinique voulait savoir pourquoi Marie-Camille Relouzat n’a pas bénéficié de plus de protection.
Quels sont les faits ? Elle avait porté plainte. On veut en savoir davantage sur cette enquête qui se termine par un meurtre.
Rita Bonheur, présidente de l'Union des Femmes de Martinique
Les proches de Marie-Camille Relouzat ont tous parlé d’une femme joyeuse, pleine d'amour, "même pour celui qui ne comprenait pas ce qu'était l’amour," faisant référence à son assassin présumé, son ex-compagnon.
Le témoignage le plus douloureux fut celui de la mère de Marie-Camille Relouzat.
Marie-Camille vivait dans la joie. Elle avait des projets. Elle disait je t’aime tous les jours aux enfants et à moi. Je vous demande de prier pour ses enfants et moi, pour nous soutenir parce que c’est dur, c’est très dur ce que nous vivons.
Mère de Marie-Camille Relouzat
La marche silencieuse et la prise de parole ont été relayées sur la page Facebook de la mairie du Gros-Morne.
Le mercredi 15 février 2023 à 18h, un débat autour de la violence contre les femmes est annoncé au Gros-Morne.