Barreau de Fort-de-France : Maître Georges Emmanuel Germany fait le bilan de ses deux années de mandat

Le Bâtonnier Georges Emmanuel Germany
Après deux ans de mandat, Georges-Emmanuel Germany passe le relais à Murielle Renar-Legrand qui a pris ses fonctions de bâtonnière du barreau de Fort-de-France ce mardi 2 janvier 2024. L’occasion pour l'avocat de faire le bilan de ses actions.

Élue par le barreau de Fort-de-France le 23 juillet 2023, Murielle Renar-Legrand préside depuis ce mardi 2 janvier 2024 le Conseil de l'ordre des avocats de Martinique.

Me Murielle Renard-Legrand

Elle succède à Maître Georges-Emmanuel Germany, qui a évoqué le bilan de son action de ces deux dernières années au micro de Maurice Violton. 

Nous avons fait beaucoup de choses, à la fois en interne pour remettre de l’ordre pour améliorer la situation des confrères, du personnel, les relations avec les magistrats, avec  toutes les autorités, des initiatives envers, non seulement les juridictions mais également les entreprises, les syndicats, les associations. On a fait beaucoup de formations, des colloques sur la liberté de parole. Nous avons aussi traversé des moments de deuil avec la perte de confrères. Le dernier en date est le doyen Saint-Cyr. Nous avons eu à cœur de mettre le barreau de Martinique au cœur de la société, de la vie sociale, pas simplement de l’activité judiciaire pour que les gens aient aussi le réflexe comme ils ont un médecin de famille, d'avoir un avocat de famille.  Et ce qui est valable pour les individus est valable pour les entreprises et pour la société en général. 

Est-ce qu’il y a trop ou pas assez d'avocats pour la population martiniquaise ?

Il n’y a pas assez d’accès aux droits. Le droit, justement, quand on n'en fait pas usage, quand on n’en bénéficie pas, c’est comme s’il n'existait pas. Le premier acteur de l'accès aux droits, c'est l’avocat. Bien sûr, il y a toutes sortes d’autres intervenants qui permettent aux citoyens, aux justiciables, de connaître ces droits, de les exercer, d’en bénéficier, donc à mes yeux, il n'y aura peut-être, pas assez d’avocats, pas assez de conseils juridiques, pas assez de juristes. Mais cette société évolue. Nous travaillons et le barreau de martinique continuera de travailler au-delà de mon mandat, à faire connaître et faire accéder aux citoyens au bénéfice de leurs droits. 

"La justice, on n'a pas envie d'y croire". C'est ce qu'on entend régulièrement. Est-ce que le regard que portent les Martiniquais sur la justice est justifié ?

Moi-même, j'ai ce regard-là aussi. La justice, je n’y crois pas. Et c’est parce que je n’y crois pas que je me bats pour y croire, pour qu'elle existe. Il y a de nombreuses situations où les gens ont le sentiment qu’il n'y a pas de justice, qu'il y a de l’injustice. Mais que font-ils? Ils se battent pour qu’elle émerge pour qu'enfin le droit et la justice soient respectés. Il faut qu’il y ait une mobilisation, qu'elle soit individuelle ou collective et qu’on se fasse respecter dans ces droits.