Bataille de chiffres de la CTM : qui dit vrai ?

Miguel Laventure Conseiller Exécutif CTM en charge des finances / Jean-claude Duverger conseiller à l'Assemblée Territoriale (chef de l'opposition)
Débats animés, ce mardi 29 mars, à l’occasion de l’examen des finances de la Collectivité Territoriale. Majorité et opposition se sont affrontées sur une tonalité qui laisse supposer que ce mandat de six ans sera parsemé de controverses. Déficit ou excédent : qui dit vrai, qui dit faux ?
Au-delà de la bataille de chiffres que se livrent majorité et opposition de l’Assemblée de Martinique, deux manières différentes de gérer les fonds publics et donc, de faire de la politique. Le désaccord persistera, les deux camps ne parlant absolument pas de la même chose.
 

Du point de vue de la Majorité

La majorité met en avant le compte administratif de l’ex-Département et de l’ex-Région. Résultat : un déficit de près de 88 millions d’euros. Le compte administratif d’une collectivité correspond, pour un particulier ou pour une entreprise, à son relevé de compte bancaire. Un document retraçant la réalité des recettes et des dépenses.


Du point de vue de l'opposition

La minorité, quant à elle, met en avant un autre élément, le solde de trésorerie. En clair : l’argent disponible sur le compte de la CTM au Trésor public à un moment donné. Résultat : 5,5 millions d’euros au 31 décembre. Le solde de trésorerie correspond, pour un particulier, à ses disponibilités en banque, mais ne tient pas compte des dépenses et des recettes à venir. C’est donc une somme virtuelle.
 

En conclusion : deux visions, deux logiques

Deux méthodes, deux visions, deux logiques : trois mois après l’avènement de la Collectivité Territorial Martinique, nous pouvons supposer que nous vivrons ce genre de controverse tout le long des six ans du mandat. La minorité va tirer à boulets rouges sur la majorité dès lors que celle-ci mettra en cause la gestion de l’ancienne équipe. Laquelle ne se privera pas de répondre tout aussi vertement aux attaques de la minorité. C’est à se demander si le débat démocratique se résume à une succession de polémiques.