Fort-de-France étant comme chaque année le principal point de ralliement des carnavaliers avec jusqu’à plus de 200 000 personnes dans les rues durant les jours gras, la ville est du coup, face à un casse-tête chinois : comment concilier tradition et impératif sanitaire ? Face à ce dilemme, la municipalité marche sur des œufs, en poursuivant les consultations et les rencontres avec les acteurs de la plus grande fête populaire de l’île, telles que les associations les plus assidues à l’image du PSB 972 (le Plastic System Band), 37 ans de carnaval au compteur.
Il y a une certitude : la préparation ne se fait pas à l’avant-veille des vidés. Au niveau des costumes par exemple, il y aura un problème car on est sensé en changer chaque année, or, là, rien n’a été préparé par rapport à la situation. C’est pareil pour les répétitions (…).
Par conséquent nous sommes au point mort total et visiblement, on pourrait s’orienter vers une annulation de ce carnaval, ou s’il a lieu, il sera la copie de celui de cette année.
"Tout est suspendu à la situation sanitaire"
En tenant compte de tous les paramètres, cela me parait compliqué à ce stade. Je ne suis ni pour l’annulation, ni pour l’interdiction, mais je vois mal une organisation habituelle si cela devait se faire (...).
Et en réfléchissant bien, plus il y déconfinement, plus il risque d’y avoir confinement, donc tout est suspendu à la situation sanitaire !
Selon nos informations, une nouvelle réunion est prévue par la mairie début décembre 2020 en interne, une capitale qui reste d’autant plus prudente que plusieurs manifestions sont généralement organisées en amont des jours gras, telle que les élections de reines, le concours de la chanson créole, ou encore les défilés de la foyale parade et de la bèt a fé.
État d’urgence jusqu’au 16 février 2021
Autre élément à prendre en compte, c’est "la loi qui prolonge de l'état d'urgence sanitaire de trois mois, soit jusqu'au 16 février 2021 inclus, sur l'ensemble du territoire national" publiée au journal officiel le 14 novembre dernier.
Du côté de la préfecture, c’est le même embarras, car "il faut tenir compte de l’évolution de la situation sanitaire" dit-on également, l’objectif étant d’éviter de prendre toute décision hâtive, face à un virus imprévisible. C’est en tout cas ce principe de précaution qui prévaut pour l’heure à la ville de Fort-de-France, une administration qui redoute d’endosser la responsabilité d’un 3e confinement, si elle devait prendre la décision de "libérer" sa majesté Vaval, sans peser le pour et le contre.