De plus en plus de démunis depuis la crise sanitaire liée à l'épidémie de coronavirus

Distribution de repas par l'Acise à Fort-de-France dimanche 22 mars 2020
La crise sanitaire liée à l'épidémie du coronavirus a affaiblit les travailleurs pauvres. Le chômage partiel ou total, la perte d'emploi a mis à plat tout un pan de la société martiniquaise. Les associations caritatives font front pour venir en aide à ces nouveaux démunis. 
Il y aura un avant et un après. La crise sanitaire a provoqué un raz-de-marée économique et social. Les petits boulots ont volé en éclats, les travailleurs pauvres ont perdu leur emploi déjà précaire, des salariés se sont retrouvés du jour au lendemain au chômage partiel ou total. 

Les familles qui arrivaient tout juste à joindre les deux bouts ont basculé dans une plus grande précarité avec notamment la fermeture de la restauration scolaire et les repas en partie supportés par les communes.

Aujourd'hui, ce sont d'autant plus de dépenses pour des denrées alimentaires dont certains prix ont augmentés avec la crise.

Depuis le début du confinement (17 mars 2020), les associations caritatives font face aux demandes croissantes de colis alimentaires et de repas chaud grâce aux dons privés et publics.

Sans savoir comment se passera l'après-confinement avec une économie mise à mal par l'arrêt brutal de nombreuses activités. 
 

Mobilisation de l'église catholique et des associations 


L'archévêché de Martinique s'est associé à la Croix-Rouge, au collectif des ouvriers empoisonnés et collectif des petits producteurs pour la distribution de paniers de fruits et légumes. 

La Société Saint-Vincent-de-Paul assure de son côté la livraison de colis alimentaires sur l'ensemble de la Martinique en partenariat avec la CTM et les CCAS. 
 

Le Secours adventiste augmente la distribution de repas


De son côté, le Secours adventiste a augmenté sa distribution d'aide alimentaire sur Fort-de-France. De 280 le nombre de repas chauds est passé à 440 par jour dont 140 pour l'Acise (Association Citoyenne pour l'Insertion Solidaire et Economique). 

Les bénéficiaires du Secours adventiste vivent principalement à Fort-de-France.

Avec la crise sanitaire, des paniers alimentaires sont également été apportés à des bénéficiaires du François et du Morne Rouge.
 

"Avant la crise sanitaire, les personnes sans domicile fixe arrivaient à trouver des compléments de nourriture grâce à la générosité des restaurants, des boulangeries, des commerces ... mais aujourd'hui tout est fermé. Ce sont d'autant plus de repas à fournir. Et je tiens à préciser que nous ne demandons à personne son choix de religion s'il en a une".

- Julien Régis. Directeur du Secours adventiste.


Pour éviter les jours sans repas pendant la crise sanitaire, l'association a continué à répondre à la demande des plus démunis les jours fériés en semaine.

Ils sont constitués d'une entrée, d'un plat chaud et souvent d'un laitage et préparés par quatre cuisinières dont les contrats sont passés du temps partiel au temps complet depuis la crise sanitaire.
Distribution de repas chauds dans les rues de Fort-de-France dimanche 22 mars 2020


La distribution de paniers a également augmentée et est passée de 80 à 120 par semaine en deux mois.

Tous les quinze jours, chaque famille dans le besoin peut bénéficier de cet apport constitué de riz ou de pâtes ou de lentilles, de boîtes de thon ou de sardines, de sucre, de chocolats, d'huile et de sel ... et parfois de légumes frais. La quantité est revue à la hausse lorsque la famille est constituée de plus de 4 membres. 

Le principal soutien financier de cette association loi 1901 vient de fonds privés récoltés par la fédération des églises adventistes située en Martinique.

La direction de la jeunesse et de la cohésion sociale apporte aussi sa contribution sous forme de subvention.

La Banque alimentaire apporte une partie des denrées alimentaires et le reste est acheté par le Secours adventiste dans les commerces.

A la sortie de cette crise sanitaire, lorsque les petits boulots reprendront pignon sur rue, lorsque les commerces pourront ouvrir leurs portes, les entreprises se relancer dans leurs activités, lorsqu'un premier bilan de l'économie sera analysé, il y a fort à parier que la pauvreté aura pris une plus grande place dans la soucié martiniquaise.