L'adrénaline, voilà ce que recherchent ces férus de vitesse. Leur terrain de jeu est l’autoroute. Les participants, hommes ou femmes n'hésitent pas. Christelle*, 21 ans, peut faire grimper le compteur à 200 km/h.
Ça peut être dangereux si c'est mal maîtrisé. Dans le principe, on essaye quand même de tout respecter... le Code de la route, notre environnement. On essaye de ne pas mettre en danger les gens. Nous sommes là où nous pouvons, ça peut être près de l'aéroport, nous avons différents endroits.
Participante anonyme
Rendez-vous régulier
Ils se rassemblent tous les jeudis, surnommés "le jeudi des copains". Plusieurs centaines de jeunes entre 18 et 25 ans participent à ces rodéos urbains. Certains avouent même prendre le volant sans permis. Leur système est bien rodé. Un circuit à contre sens du radar et un début des courses après les rondes des policiers.
Nous avons créé les groupes "chefs". Qu'importe l'endroit où ils sont situés, nous avons la communication sur les réseaux sociaux. Nous ne sommes inconscients ni insouciants, mais nous le faisons quand même. Vous savez, l'on n'est souvent attiré par l'inaccessible.
Participant anonyme
Les courses sauvages surnommées "tirage" ne sont pas nouvelles. L'on se souvient des rodéos sur la route de Dillon il y a quelques années. Aujourd’hui ce sport sauvage est le rejeton d’une problématique tout aussi vieille.
Un circuit automobile devait voir le jour au Robert puis à Sainte-luce vers 2013. Une volonté du pouvoir exécutif suite au décès d’un jeune à moto lors d’un tirage a Dillon, mais cela n’a pas abouti.
Des associations comme l’ASA Tropic se battent encore pour qu’une décision soit prise par la Collectivité Territoriale de Martinique, mais aucune information n’est donnée à ce sujet. Le projet est en attente.
Les courses sauvages sont punies d’un an d’emprisonnement, de 15 000€ d’amende ainsi qu’un retrait de 6 points sur le permis de conduire.
(* Le nom a été modifié pour garantir l'anonymat du témoignage)