Des enseignants mobilisés contre la suppression annoncée de plusieurs classes au collège du Saint-Esprit en Martinique

C'est l'ensemble de la communauté scolaire du collège du Saint-Esprit qui s'est mobilisée Mardi 19 mars 2024, déterminée à se faire entendre.

Pour ce 1er jour de grogne sous le kiosque situé en face de l'établissement, chacun y est allé de son slogan écrit à la hâte sur des pancartes de fortune.

Préserver "la qualité de l'enseignement"

Pour ces enseignants, la suppression annoncée de 3 classes va stopper la mise en place de projets pédagogiques adaptés aux élèves. Dans cet établissement placé en Réseau d'Education Prioritaire plus (REP+), "la mise en place de groupes de besoins sera compliquée, si nous n'avons plus d'heure pour travailler avec des élèves particuliers" estime Béatrice Bellassée, professeur de SVT.

Le collège Edmond Lucien Valard fait partie des établissements d'unités localisées pour l'inclusion scolaire (ULIS). Il accueille 19 élèves ayant des troubles de fonctionnement cognitifs.

"C'est déjà trop par rapport à la norme prévue qui est de 10 élèves" précise Nathalie Brignot, coordonnatrice de l'ULIS dans ce collège. Pour cette spécialiste, préserver des classes, voire les augmenter, est une nécessité.

La position des familles

Du côté des parents d'élèves, on estime que "la mobilisation est légitime". Selon eux, si les classes sont surchargées, il y aura forcément un manque de suivi pédagogique pour les enfants en difficulté, particulièrement pour ceux atteints d'un handicap.

C'est ce que pense Jessie Féliot, mère d'un collégien en situation de handicap : "Ils vont être très impactés par cette situation et ils ne pourront plus s'épanouir comme des élèves dits classiques".

Les attentes des professeurs

Les enseignants espèrent à travers cette mobilisation se faire entendre par le rectorat, lequel parle de "projections". Les profs rappellent que leur établissement "est pilote et label d'or au niveau éco-collège".

Les pédagogues ne comprennent d'autant pas la décision du rectorat de fermer trois classes l'année prochaine, alors qu'à la dernière rentrée, la rectrice saluait "les performances pédagogiques" de leur établissement.